Dans un communiqué, ce mouvement, créé dans le sillage de la guerre de Libye, « rejette catégoriquement toute déclaration faisant de son désarmement un préalable à sa participation au processus de négociation » comme le lui demande la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest qui avait affirmé, le 28 février dernier, que le dialogue inter malien passait par le « désarmement de tous les groupes armés, notamment le MNLA ». « Les forces armées du MNLA servent à la protection du peuple de l'Azawad contre les crimes massifs et les multiples exactions qu'exerce l'armée malienne sur les populations civiles », dit-il. Dans la foulée, ce mouvement, qui a repris son pouvoir à Kidal, cherche à jouer sur un autre registre : celui des droits de l'homme. Il réclame, un, l'envoi d'une mission de paix des Nations unies pour « garantir la sécurité et la stabilité du territoire de l'Azawad » jusqu'à ce qu'une « solution politique soit trouvée avec Bamako » et l'ouverture d'une enquête sur « les crimes qui auraient été commis par l'armée malienne » par Fatou Bensouda, la procureur de la Cour pénale internationale. Comme si cette sortie ne suffisait pas, les Maliens apprennent que leurs soldats ont abandonné ce week-end leurs positions dans la localité de Diabaly, dans le nord-ouest du Mali pour revenir à Ségou (au sud de Diabaly, ndlr). La raison ? Ils veulent leur « prime de champ d'opération ». RETRAIT, PAS RETRAIT ? Yves Le Drian, le ministre français de la Défense, appelle le Mali à organiser une élection présidentielle en juillet. « Il faut que les élections se tiennent au mois de juillet, du moins l'élection présidentielle », insiste-il avant de demander au président malien de transition Dioncounda Traoré d'installer le plus tôt possible une commission de dialogue et de réconciliation. De l'avis des observateurs, ce délai de l'élection présidentielle est difficilement tenable. Même si l'opération Serval a rempli à 70% sa mission en moins de deux mois. Paris, qui envisage de commencer à retirer une partie de ses 4.000 soldats à partir d'avril prochain « si la Misma et l'armée malienne tiennent leurs promesses et accélèrent leur déploiement sur le terrain », reconnaît que le travail « n'est pas complètement fini ». Ce travail, notamment dans le massif des Ifoghas où les terroristes se sont retranchés, sera-t-il exécuté par les 2.000 soldats tchadiens qui ont intégré, depuis samedi, la Misma qui est censée prendre à terme, avec l'armée malienne, le relais des soldats français ? Recevant, hier, son homologue malien, le président mauritanien, Ould Abdel Aziz, a réitéré la disposition de son pays à envoyer des troupes dans le Nord du Mali mais « dans le cadre du déploiement d'une force sous mandat des Nations unies ».