M. Amari indique que l'action projetée vise non seulement l'approvisionnement des réfugiés sahraouis en denrées alimentaires et en médicaments, mais aussi de lancer « un message fort à l'égard de la communauté internationale sur le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination ». Le choix de la date (10 mai) fixée pour le lancement de la caravane, qui devrait s'ébranler d'Alger vers les camps de réfugiés de Tindouf, n'est pas fortuit puisque, explique-t-il, elle coïncide avec la création du Front Polisario (10 mai 1973). Idem pour le 20 mai, synonyme, poursuit-il, du lancement du combat armé du peuple sahraoui. Le président du Croissant-Rouge sahraoui, Yahia Bouhbini, a rappelé que la situation des réfugiés ne cesse de se dégrader. « On subit de plein fouet la crise économique mondiale. Les aides humanitaires ont régressé de 60%. Les dons en provenance de l'Espagne, premier pays donateur, sont en recul constant puisque ce pays est actuellement confronté à une situation économique délicate », relève-t-il. M. Bouhbini déplore le fait que « les peuples, qui mènent des combats de longue haleine, sont les premières victimes de pareilles circonstances. On les oublie souvent ». Constat confirmé par le représentant du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), qui a admis « une situation de crise préoccupante » dans les camps des réfugiés. Bruce Lorenz Biber, du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) affirme l'engagement de son organisme pour la prise en charge des handicapés des camps. Le même principe de soutien est manifesté par les représentants du programme alimentaire mondial (Pam) et de l'Unicef à travers notamment la poursuite des cycles de formation des vaccinateurs. De son côté, le président du CRA, Hadj-Hamou Benzguir, a souligné que « le CRA a été, dès les premières heures, présent dans les camps des réfugiés sahraouis ». Le commandant général des SMA, Noureddine Benbraham, appelle, lui, à la coordination des actions entre différentes parties « pour que l'effort soit efficace ». L'ambassadeur de la RASD à Alger, Brahim Ghali, n'a pas manqué de saluer la position « inflexible » de l'Algérie par rapport à la cause sahraouie, précisant que « la question des réfugiés n'est pas l'affaire du seul pays hôte, mais de toute la communauté internationale ».