C'est durant les soirées du mois de Ramadhan que la musique andalouse est la plus active. Qualifiée de musique classique algérienne, son écoute semble le mieux s'adapter aux coutumes et traditions de ce mois. Aussi, la musique andalouse est-elle programmée dans la plupart des salles de spectacles. Pour les orchestres et chanteurs andalous, il est ainsi impensable de ne pas se produire au cours des trente soirées que compte le mois de Ramadhan. C'est l'occasion d'affirmer l'opportunité et le bien-fondé de leurs concerts et récitals. Il est un devoir pour les vedettes de ce genre musical comme Béhidja Rahal, Lamia Madini, Noureddine Saoudi ou Zakia Kara Turki d'être présentes. Même si elles ne se manifestent pas, les organisateurs de soirées les sollicitent avec insistance. C'est que le public attend et demande de telles représentations. Si pour beaucoup de familles en effet, sortir le soir est difficile durant l'année, cela devient une réalité et naturel durant le mois de Ramadhan. Béhidja Rahal donne ainsi deux récitals dans la capitale, l'un, ce jeudi 27 de ce mois au Palais de la culture et l'autre le 7 septembre à la salle Mouggar. Pour ce récital, l'Office national de la culture et de l'information prévoit ne tournée à l'intérieur du pays de cette diva de la musique classique algérienne. Lamia Madini, quant à elle, donnera son récital de chant andalou, le mercredi 9 septembre au palais de la culture. Noureddine Saoudi y est aussi programmé pour le jeudi 3 septembre. Les associations pour la préservation et la formation en musique andalouse sont également actives durant ce mois de Ramadhan. On citera l'association El Djazira de Kouba, El Inchirah présidée par Smaïl Henni et Gharnatia de Koléa qui programment des concerts avec leurs élèves, musiciens et chanteurs. On regrettera que le doyen du chant andalou, Ahmed Serri ne puisse donner de récital. Malgré son âge avancé, ce maître incontesté de la musique andalouse conserve encore toutes ses facultés artistiques et vocales et possède de nombreux admirateurs. Ahmed Serri a entrepris ces dernières années l'enregistrement de l'ensemble du patrimoine de la musique andalouse existant, encore essentiellement oral, afin de le préserver de l'oubli et de le garder pour les générations futures. Il faut se rendre à l'évidence que de nombreux jeunes, garçons et surtout des filles se passionnent pour cette musique. Ils jouent d'instruments traditionnels, la kouitra, le mandole, le luth tout en prêtant leur voix dans les concerts. Même le Centre culturel français se met à la mode et au goût du jour. Il ouvre sa saison culturelle durant ce mois de Ramadhan. Son premier concert donné ce 30 août respire des sources du patrimoine andalou. Au programme de cette soirée sont évoquées les voix de Lili Boniche, Blond Blond, Lili Abassi et aussi El Hasnaoui.