La quatrième édition du Festival de la musique andalouse s'est ouverte hier à la salle Ibn Zeidoun de Riadh El Feth pour s'étaler jusqu'au 30 décembre du mois en cours. Ce rendez-vous lyrique ne concernera pas comme ce fut le cas l'an dernier la musique Sanaâ de l'école d'Alger, mais concernant la totalité des écoles existantes au pays à savoir, Tlemcen, Constantine et bien sûr Alger. La nouveauté c'est que les ensembles nationaux de musique andalouse qui seront programmés dans ce festival, sont les lauréats de la compétition organisée le ramadhan dernier au TNA. Pour ce faire, il est prévu en clôture de cette édition un concert avec l'Orchestre national de musique andalouse, représentant les trois écoles existantes en Algérie. Pour le menu proprement dit de ce spectacle, il y aura l'interprétation par cet ensemble d'une composition originale qui sera une nouba, spécialement écrite pour cette fête de l'andalou. Les Algériens ne seront pas les seuls à monter sur la scène d'Ibn Zeidoun, puisque d'autres formations étrangères dont des ensembles qui se déplaceront à partir du bassin méditerranéen, de l'Afghanistan et d'Iran, le feront de même. Selon le commissaire du festival, Rachid Guerbas qui a animé une conférence de presse à cet effet, il dira que "De l'Afghanistan viendra un éminent musicien. Ce grand artiste a gagné un concours de guitare très difficile organisé en France. Il a été le premier sur plus de six cents candidats. Il se donne pour ambition de jouer la musique afghane en dehors de son pays, démontrant sa richesse et la culture élevée de la civilisation afghane". Le conférencier fera par la suite part de la philosophie de ce festival qui consiste à justifier la musique moderne actuelle par ses sources anciennes. Pour défendre sa thèse, rachid Guerbas cite le passage dans ce festival d'un musicologue français qui possède une collection unique de près de six cents instruments anciens dont certains sont des pièces très rares et d'une valeur inestimable. "Cet éminent musicologue nous interprétera des morceaux de musique ancienne avec les instruments d'époque" soutiendra t-il. Le Maroc sera également présent selon toujours le conférencier qui évoque des convives de l'école de musique andalouse de Tétouan, " qui vient à Alger avec des interprètes de talent. " L'Espagne ne sera pas en reste puisque sa participation sera effective avec le spectacle de deux grands guitaristes, confrontant la guitare classique avec celle du flamenco. Comme toujours, ces rencontres lyriques sont bien entendu accompagnées de ribambelles de conférences et de débats autour de cette musique qui date de plus de cinq siècle et qui est resté éminemment bourgeoise. "Ce sont des pédagogues qui savent se mettre au niveau des spécialistes comme à celui de simples amateurs", explique Rachid Guerbas qui précise que pour ces musicologues, la musique est une science, s'appliquant à toutes les sortes de musique, dans l'espace et dans le temps. Zeghmi, adjoint au commissaire du festival est pour sa part, satisfait de la participation du public qu'il prévoit nombreuse " comme toujours ". "Nous sommes preneurs si nous trouvons une salle ayant des capacités plus grandes que celle de la salle Ibn Zeydoun" clamera Zeghmi. Côté hommage, l'éminent Cheikh de la musique andalouse, Hassen El Agharibi qui vient d'être rappelé à Dieu, sera honnoré. La dernière soirée du festival, verra en première partie le passage des candidats au concours de mandoline. "C'est une manière d'intéresser nos jeunes à la pratique d'instruments traditionnels" souligne Rachid Guerbas qui rappelle qu'à une précédente édition, ce fut le concours du meilleur instrumentiste de la kouitra. Cette quatrième édition du Festival international de la musque andalouse et des musiques anciennes, se caractérise par la volonté de présenter un niveau élevé de nos chanteurs et musiciens, que cette musique à peu près rigide quoique s'appuyant sur des textes d'une valeur sûre, intéresse ! Par Yasmine Ben.