Une initiative datant de 1999, mais qui n'a pu prendre forme qu'hier, à l'occasion d'une assemblée constitutive, tenue à Alger, en présence de Abdelmadjid Sidi Saïd, SG de l'Union nationale des travailleurs algériens. Ce dernier a qualifié cette rencontre « d'historique et d'humaine » devant profiter aux hommes de culte et à leurs revendications socioprofessionnelles. Le patron de la centrale syndicale a estimé que ce n'est que justice à l'égard de cette frange ayant beaucoup donné pour notre société. Les imams sont, pour lui, « le fondement » de l'Algérie, ayant pour principale mission « la préservation de la République ». « Vous méritez toute notre considération et tout notre soutien. C'est un devoir que nous accomplissons à votre égard. Vous, au moins, vous n'allez pas faire grève », leur lance-t-il, sur un ton ironique, avant de réaffirmer sa volonté de soutenir leur cause noble et réhabiliter leur profession, car « promouvoir l'imam, c'est promouvoir la société ». M. Sidi Saïd a laissé entendre qu'il s'engage à faire aboutir leurs revendications, à condition de favoriser le dialogue qui est la clé de tous les problèmes du moment pour lesquels, enchaîne-t-il, « le président de la République ne m'a jamais refusé le soutien ». « Je n'ai jamais entendu le mot « non » de la bouche du chef de l'Etat », a ajouté M. Sidi Saïd. Djelloul Hadjimi, imam, élu secrétaire général de cette coordination syndicale qui ambitionne de devenir une fédération de plus de 55.000 fonctionnaires, a indiqué, quant à lui, que le combat de l'imam est similaire à celui du journaliste. Il affirme à l'assistance que cette coordination syndicale s'est fixé pour principe « la défense de la ligne nationaliste » et ce, sur les pas de l'association des Ulémas musulmans. « L'imam a joué un grand rôle dans l'enrichissement de la réconciliation et la concorde nationale et il est disposé à s'adapter à toutes les donnes pour préserver la sécurité du pays », affirme-t-il. Néanmoins, pour lever toute équivoque sur cette nouvelle initiative syndicale, M. Hadjimi a précisé qu'elle n'est porteuse d'aucun message politique, idéologique ou partisan, mais d'un message fondé sur les préceptes coraniques et constitutionnels. Il annonce, par ailleurs, la tenue prochaine du premier congrès de ce syndicat ». En marge de cette rencontre, il a fait savoir, également, que les revendications des imams concernent, notamment, leur salaire qui ne dépasse pas les 40.000 DA. Selon lui, l'imam perçoit le plus bas salaire de la fonction publique alors qu'il travaille même durant les week-ends et les jours fériés. M. Hadjimi a réfuté toute idée d'utiliser ce syndicat à des fins politiciennes, en affirmant qu'il est totalement indépendant.