Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, a reconnu, hier, lors de la présentation du bilan de l'inspection du travail, que le problème de l'emploi n'est pas propre aux régions du Sud, il est pratiquement national. Mais la différence réside dans le fait que dans le sud, malgré des opportunités de travail, celles-ci profitent surtout à des postulants venant d'autres régions du pays, notamment du nord, précise-t-il. Selon M. Louh, il est impératif de mettre fin à ces disparités à l'origine du sentiment d'injustice et de marginalisation au sein des jeunes du sud. L'instruction adressée aux inspecteurs du travail comporte des clauses visant à « rectifier » les failles et dysfonctionnements relevés en matière de recrutement, de rémunération, d'amélioration des qualifications de la main-d'œuvre locale, de soutien à la création d'activité, de contrôle et de sanctions. Les instances de contrôle et les inspecteurs du travail auront à se pencher sur le rejet par les entreprises, notamment pétrolières, des candidatures orientées par l'Anem y compris pour les postes d'exécution, allusion faite au recrutement direct de personnels en dehors des wilayas de recrutement. Le document fait, d'ailleurs, obligation aux entreprises de recourir à la main-d'œuvre locale par le biais des services de l'Anem, notamment dans les secteurs de l'énergie et des mines, l'industrie et du BTPH. Pour recruter des demandeurs d'emplois hors wilayas, les entreprises sont tenues de demander une dérogation aux walis. En matière de disparités salariales, le ministre a relevé que le système de rémunération appliqué par les sociétés de prestation de services est nettement inférieur à celui en vigueur au niveau des entreprises cocontractantes pour les mêmes postes de travail. Tout en insistant sur l'encouragement de la création de micro-entreprises par les jeunes dans les wilayas du sud, M. Louh a regretté la non-application par certains walis des dispositions de l'article 55 du code de l'opérateur des marchés publics qui consacre 20% de la commande publique aux micro-entreprises créées dans ce cadre. Pour pallier le manque de coordination au niveau local, le wali présidera, une fois par mois, un comité regroupant l'ensemble des secteurs concernés par la problématique du développement local et de l'emploi.