Les établissements scolaires ont été pris d'assaut par les parents d'élèves qui voulaient s'assurer que leurs enfants sont sains et saufs. Plus de peur que de mal. L'affaire s'est révélée, finalement, être un subterfuge. Pour mauvais résultats scolaires et appréhendant la réaction de leurs parents, les deux fillettes ont fugué en échafaudant un scénario de rapt. Dans un point de presse, le colonel Dounia, commandant du groupement de la gendarmerie de Blida, a expliqué que le 19 mars dernier, deux fillettes âgées de 9 ans et demeurant à Ouled Yaïch se sont présentées, vers 18h15, à la brigade de gendarmerie de Bouinan, à quelque 15 km de leur domicile, déclarant au chef de brigade qu'elles ont été enlevées par un inconnu à bord d'un véhicule de couleur grise qui leur a appliqué un chiffon contenant un produit anesthésiant pour les empêcher de crier. Immédiatement, les brigades et compagnies de la gendarmerie de la wilaya mettent le plan barrage systématique pour bloquer toutes les issues de la wilaya de Blida et vérifier tous les véhicules de couleur grise. Les brigades mobiles composées de plus de 100 gendarmes ont été également appelées en renfort. D'un autre côté, les parents des deux fillettes ont été informés vers 19h. Une équipe de la protection des mineurs, composée de l'adjudant Mahdi Mekkaoui, chef de brigade de la protection des mineurs ainsi que d'une psychologue se sont rendus à Bouinan. Mais au bout de son entretien avec les deux filletes, la psychologue explique à ses supérieurs que ces dernières ne présentaient aucun traumatisme. Elles paraissaient même sûres d'elles et complètement à l'aise. Le comble, c'est que leurs parents ne se sont pas rendu compte de la disparition de leurs enfants. Entre-temps, des gendarmes sont allés recueillir des informations au niveau de l'école primaire d'Ouled Yaïch où les deux fillettes affirment avoir été enlevées. « La directrice de l'école nous a expliqué que les deux élèves ont quitté l'école à 11h en laissant leurs cartables en classe. Elle nous a informés qu'elles s'étaient confiées à leurs camardes de classe de sécher le cours de l'après-midi », explique le colonel. Pressées de questions, les filles avouèrent leur machination. Suite aux mauvais résultats scolaires, elles ont décidé de fuguer. Elles ont alors pris le bus d'Ouled Yaïch jusqu'à Bouinan. Ce qui a choqué dans cette histoire, c'est que deux fillettes prennent un bus, sans payer leurs tickets, font une vingtaine de kilomètres et personne, ni le conducteur du bus ni le receveur, encore moins les passagers ne daignent s'inquiéter de la présence de ces chérubins.