«On ne peut pas exclure l'intervention directe de l'Amérique, des sionistes ou d'autres pays occidentaux». Jundallah, le groupe sunnite qui mène depuis dix ans une rébellion par des attentats spectaculaires, contre les symboles de la République islamique, a perpétré jeudi soir double attentat suicide près d'une mosquée chiite à Zahedan, dans le Sistan-Baloutchistan, une région située près des frontières avec l'Afghanistan et le Pakistan. Bilan : 28 morts, dont 6 Gardiens de la Révolution (Pasdaran, les forces armées d'élite iraniennes) et 270 blessés dont 11 dans un état grave. Selon le communiqué de ce groupe financé, selon Téhéran, par Washington et Londres et entraîné par Islamabad, deux bombes humaines se sont fait exploser à quelques minutes d'intervalle devant la porte d'entrée de l'établissement et ont fait plus de 100 morts parmi ceux qui s'étaient rassemblés pour célébrer l'imam Hussein. C'est la deuxième fois en moins d'une année que ce groupe qui se fait appeler « Mouvement de la résistance du peuple iranien » et qui affirme lutter contre la « discrimination à l'égard du peuple balouche » et pour les droits de la minorité sunnite en Iran où 90% de la population est d'obédience chiite, sème la mort dans cette province « peu sûre » en raison du trafic de drogue et de la contrebande. En octobre 2009, un attentat qu'il a revendiqué dans les mêmes formes que celui de jeudi soir a fait 49 morts dans la même région (dont plusieurs Pasdaran). Cet acte présenté par le groupe comme « une réponse » au « régime qui pensait que, par la mort d'Abdel Malek Righi, le 20 juin dernier, le combat prendrait fin » après huit mois d'accalmie, pose moult questions. Notamment sur sa programmation le lendemain de la restitution aux Iraniens de Shahram Amiri, un chercheur dans le nucléaire qui vivait aux Etats-Unis après un enlèvement ou une défection, l'élargissement de la grève du Bazar de Téhéran à d'autres villes comme Ispahan et l'annonce par la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton de la reprise des négociations sur le dossier nucléaire en septembre prochain. Le responsable du bureau politique des Gardiens de la Révolution, Yadollah Javani, fait état d'une implication possible des puissances occidentales. « On ne peut pas exclure l'intervention directe de l'Amérique, des sionistes ou d'autres pays occidentaux dans les explosions de la mosquée Jamia à Zahedan », dit-il à l'agence Fars.