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« L'Islam est le bouc émissaire dans la crise économique »
Abdellah Zekri*, président de l'Observatoire national contre l'islamophobie
Publié dans Horizons le 26 - 03 - 2013

Dans cet entretien qu'il nous a accordé en marge des travaux du séminaire international sur les communautés algériennes, organisé à Alger, le président de l'Observatoire national contre l'islamophobie au conseil français du culte musulman, Abdellah Zekri, explique non seulement l'origine des actes islamophobes en France, mais propose aussi des solutions.
Comment expliquer l'islamophobie ?
L'islamophobie est manifeste lorsqu'il est relevé des actes, physiques ou moraux, hostiles à l'islam. C'est l'amalgame entretenu par les chaînes de télévision et les médias qui diffusent des images de violence et d'attentats. L'amalgame est ainsi fait en donnant l'image d'un islam incompatible avec la démocratie. 2% seulement des musulmans de l'Hexagone sont extrémistes alors que les autres sont des gens qui vivent en paix. Il y a aussi des hommes politiques qui présentent l'islam comme le premier problème de la France. En fait, le problème de la France, ce sont crise politique, le chômage et la mal vie. Quand on déclare la guerre à l'islam, cela s'apparente à une croisade. On veut faire de l'islam un bouc émissaire.
Les chiffres sur les actes racistes en France sont alarmants. Pensez-vous qu'il y a une vraie montée de l'islamophobie ?
Oui, bien sûr. On a justement créé l'observatoire en 2011 pour analyser ce phénomène et prendre les mesures adéquates. Chaque acte anti-musulman est répertorié dans notre base de données et préalablement contrôlé et analysé. Le but est d'obtenir un maximum de renseignements afin de conseiller et d'accompagner au mieux les victimes et, le cas échéant, de prendre les dispositions qui s'imposent selon les circonstances. En un an, les actes islamophobes recensés ont augmenté de 36,5%. Il s'agit des profanations de tombes et de mosquées mais aussi d'actes de violence contre des personnes. Une femme enceinte musulmane a reçu un coup de poing au ventre. Une autre a été rouée de coups sur la voie publique. Quatre femmes musulmanes ont été agressées en un mois parce qu'elles étaient voilées, c'est intolérable. Mais ce sont les menaces qui ont le plus fortement augmenté en 2012, avec une hausse de 58,1%. Je tiens à préciser que les chiffres communiqués sont en decà de la réalité, puisqu'ils ne tiennent compte que des actes pour lesquels il y a eu dépôt de plainte. Le bilan ne comptabilise que les actes (actions ou menaces) hostiles aux musulmans de France, c'est-à-dire ayant un lien direct avec l'appartenance réelle ou supposée à la religion musulmane de la personne dont l'intégrité physique ou les biens sont mis en cause. Les victimes évitent de déposer plainte par peur de représailles ou parce qu'elles savent qu'il n'y a pas de suivi. Les condamnations sont rares et les verdicts sont symboliques.
Comment expliquez-vous cette multiplication d'actes islamophobes ?
Il faut revenir aux chiffres enregistrés durant les échéances électorales en France. Les campagnes électorales sont propices à la montée du sentiment anti-musulman en France. A voir les statistiques, les actes anti-musulmans ont baissé en novembre et décembre 2012 après une forte hausse, en septembre et octobre de la même année, imputée à la campagne des élections internes au sein de l'UMP (droite). 35 actes anti-musulmans ont été relevés en septembre et 34 en octobre, avant de baisser à 15 en novembre et à 11 en décembre 2012. Au total, 201 actes anti-musulmans (53 actions et 148 menaces) ont été recensés en 2012 contre 155 en 2011, soit une hausse de 28%. Par région, l'Île-de-France, où vit la plus importante communauté musulmane de France, est celle qui a enregistré le plus grand nombre d'actes anti-musulmans avec 28 cas.
L'affaire Mohamed Merah n'a pas arrangé les choses... C'est un terroriste français. C'est leur produit. Il a tué des enfants juifs, des enfants innocents, mais il a tué également des musulmans. ça, on a voulu le mettre de côté, on a parlé uniquement de l'affaire de Toulouse. Cette affaire est médiatisée en permanence comme une affaire d'Etat alors que, jusqu'à aujourd'hui, on n'a pas pu la résoudre. Merah ne représente pas les musulmans et on n'a démantelé aucun réseau qui serait derrière lui. Ce terroriste est toujours présent dans l'esprit des jeunes. Tout est fait pour que l'islam fasse peur, en extrapolant des événements qui se passent au Moyen et au Proche-Orient ainsi qu'en France. On véhicule les images de violence dans ces pays et j'entends dire que ça va venir en Algérie . Non ! L'Algérie a eu sa décennie noire et son printemps arabe. Nous, les Algériens, nous connaissons la valeur humaine.
La France abrite la plus importante communauté musulmane d'Europe, avec 6 millions de membres. Quelle est, selon vous, la meilleure manière de la protéger ?
Je demande à ce que les musulmans de France soient associés à la cause nationale décrétée par François Hollande pour assurer la sécurité des juifs. Je maintiens mon appel au président de la République française pour qu'il fasse une déclaration solennelle incluant la lutte contre l'islamophobie comme cause nationale. Il faut mener des enquêtes sérieuses dans les milieux extrémistes. Nous devons placer des caméras de surveillance dans les lieux les plus exposés comme les cimetières et les mosquées. Dans toutes les synagogues de France, il y a des caméras, financées par la municipalité. On réclame juste une égalité de traitement. Il existe 2 400 mosquées mais 26 seulement ont des minarets.
Mais les musulmans ont aussi leur part de responsabilité dans ce climat... En France, des musulmans pratiquent la prière dans des caves. C'est l'islam des caves qui a provoqué justement l'islamophobie. On a toujours condamné l'islam radical et l'extrémisme. Mais il faut faire aussi la part des choses. Quand on parle de jihad, ce n'est pas pour aller combattre la France mais pour lutter pacifiquement contre nos comportements négatifs.
*Abdellah Zekri est également conseiller du recteur de l'Institut musulman de la Grande mosquée de Paris, délégué général chargé des régions et aumônier musulman des hôpitaux.


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