Plusieurs acheteurs de véhicules insatisfaits ont manifesté leur colère contre les concessionnaires. Ils se disent lésés, notamment à cause de clauses abusives. Dans la plupart des cas, il s'agit de modalités sur le bon de commande ou le contrat d'achat. Souvent, ces clauses sont liées au délai de livraison, à l'annulation systématique du bon de commande en cas de modifications de la part du client et à l'indemnisation et la perte de l'acompte de 10%. Sur ce dernier point, les clients sont souvent arnaqués car ils versent l'acompte sans signer le bon de commande. De ce fait, ils n'ont aucune connaissance des conditions de vente. Sur ces questions, la Fédération nationale de protection du consommateur (FNPC) a sollicité, par écrit, avant l'ouverture de ce salon, l'Association des concessionnaires algériens automobiles (AC2A) pour réclamer des copies de bons de commande des différents concessionnaires afin de détecter d'éventuelles clauses abusives et tenter de travailler conjointement pour la prévention de tels dérapages en apportant des correctifs, a indiqué, en marge du salon, le Dr. Mustapha Zebdi, président de l'Association de protection du consommateur et son environnement (APOCE). « Il n'y a pas eu de réponse de la part d'AC2A », a-t-il signalé. N'empêche, le premier jour du salon, le 19 mars, l'APOCE s'est rapprochée des concessionnaires pour demander des copies des bons de commande. « Nombreux sont ceux qui ont remis cette copie, exception faite de Peugeot qui a refusé en nous demandant de voir avec la responsable du service juridique », a affirmé Dr Zebdi. Des « désistements sous la contrainte » Le Dr. Zebdi a parlé aussi du « désistement » de clients « sous contrainte ». Ces derniers renoncent à l'acompte car n'ayant pas pris connaissance des conditions qui, dans la majorité des cas, ne figurent pas sur le bon de commande ou sont indiquées en très petits caractères. Autres cas, à titre indicatif, la clause 2 relative à « l'annulation » reste à l'appréciation du vendeur et non du client. Dans la clause 5, les informations sur le prospectus du véhicules sont à « titre indicatif », lit-on sur le bon de commande de Diamal où il est précisé que « l'acheteur ne pouvant pas s'en prévaloir contre le vendeur » et enfin, la clause 9 qui stipule qu'en cas d'annulation de la commande par le client, il en résulte « la perte de l'acompte ». « Il s'agit d'infractions flagrantes à la règlementation en vigueur », relève le président de l'APOCE. Les autres manquements portent sur les délais de livraison inscrits sur le contrat et ceux imposés verbalement aux clients par certains concessionnaires, l'absence de bon de commande (Mercedes), la non-disponibilité des pièces de rechange, les airbags qui ne fonctionnent pas, les prix révisables ou encore une mauvaise prise en charge dans le meilleur des cas. Les délais non respectés vont jusqu'à plus d'un an Un client de Biskra a commandé dix i10 (Hyundai) de couleur blanche dans le cadre de l'ANSEJ (Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes) pour sa société d'Allo Taxi. Ce jeune affirme avoir payé la deuxième tranche en juillet dernier mais, à ce jour, les véhicules n'ont pas été livrés. Autre cas concernant le même concessionnaire, celui d'un citoyen d'Alger qui a commandé, depuis 14 mois, un H1 six places qui devait être livré dans les 3 mois qui suivent la date de la commande tel que mentionné dans le contrat (20/02/2012), note ce client qui ajoute qu'« on m'a indiqué 5 mois verbalement ». Un troisième témoignage d'un client à Blida qui dit avoir acquis une Zotye « Royal » chez CIMA Motors lors du 15e Salon international de l'automobile (24/03/2012) mais qu'il n'a jamais reçu. Il a payé 480.000 DA en espèces au départ puis il a complété avec 300.000 DA en espèces (26/05/2012). Un numéro lui a été remis pour rester en contact avec son vendeur. « Au bout d'un certain temps, le numéro en question ne répondait plus », affirme-t-il. La supercherie est que le concessionnaire a voulu lui vendre une Zotye « Confort » à la place de la « Royal ». « Pour me leurrer, raconte-t-il, le concessionnaire a enlevé les roues et les a remplacées par d'autres avec des jantes et un porte-bagage comme option ». Dans cette histoire, le concessionnaire reconnaît verbalement que c'est une « Confort ». Face à ces situations, les visiteurs du salon se rapprochent de plus en plus de l'APOCE pour demander conseil et information sur le concessionnaire respectueux de la règlementation en vigueur. C'est de là qu'a germé l'idée de féliciter le meilleur concessionnaire en matière de sécurité et de respect de la règlementation.