Concernant les relations bilatérales entre l'Algérie et le Maroc, le chef de la diplomatie algérienne a signalé que si les deux pays « ont la volonté politique d'aller de l'avant », la campagne médiatique marocaine contre l'Algérie est justement « en contradiction » avec cette volonté. Il explique que « c'est une question (la campagne médiatique contre l'Algérie) que nous avons débattue avec nos frères Marocains de manière extrêmement sereine. Nous faisons un constat qu'en effet, l'ambiance créée par ces annonces médiatiques, surtout quand elles sont portées par une agence d'Etat, est en contradiction avec la volonté politique de l'Algérie et du Maroc d'aller de l'avant ». Selon le ministre, cette campagne coïncide avec la visite en Algérie et dans la région de l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies chargé de la question du Sahara occidental, Christopher Ross. Un déplacement qui, d'après M. Medelci, « pourrait constituer une avancée entre les deux protagonistes, le Maroc et le Polisario ». A la question de savoir quelle est la position de l'Algérie par rapport à l'ouverture de la frontière algéro-marocaine, M. Medelci a précisé que cela relève d'une question « bilatérale » et c'est donc, a-t-il dit, « bilatéralement qu'il nous (Algériens et Marocains) faudra trouver le chemin de la solution à cette question ». Détention de Islam Khoualed au Maroc : « Il ne faut pas en faire une question politique » M. Medelci a eu également à expliquer la position de l'Algérie par rapport à l'affaire du jeune Algérien, Islam Khoualed, détenu au Maroc, accusé d'« agression sexuelle » contre un jeune Marocain. « L'Algérie n'a pas, précise-t-il, l'intention de remettre en cause la souveraineté de la justice marocaine ». Et d'ajouter : « notre rôle est d'exprimer, de manière constante et substantielle notre solidarité à ce jeune et à sa famille, nous l'avons fait et nous continuerons à le faire ». Sur la lancée, il a souhaité que « le processus d'appel qui vient d'être introduit (par la famille du jeune Islam) pourra permettre à la justice marocaine de tenir compte de ce qui s'est passé réellement ». Il affirme que « les éléments d'information en notre possession indiquent qu'il n'y a pas vraiment de quoi créer ni une situation de ce type-là pour les deux familles (concernées) et encore moins d'en faire une question politique ». Sommet de l'UMA :« Régler d'abord les questions sécuritaires » S'agissant du sommet de l'Union du Maghreb arabe (UMA), M. Medelci a indiqué qu'il est dans une phase de « normalisation » de son fonctionnement. Sa programmation est, soutient-il, tributaire de la réunion de toutes les conditions, notamment celles relatives à la situation sécuritaire dans la région. « Nous sommes, a-t-il dit, engagés dans un processus sérieux de préparation d'un sommet (de l'UMA), mais nous sommes, également, bien loin, aujourd'hui, de boucler ce qui nous paraît être nécessaire de réunir comme conditions pour que celui-ci soit un succès ». Ligue arabe :« Un projet de réforme pour démocratiserson fonctionnement » Evoquant le devenir de la Ligue arabe, le chef de la diplomatie a informé de l'existence d'un projet de réforme dans le but « de démocratiser » le fonctionnement de l'institution pour le rendre « plus efficace » et « en harmonie » avec la conjoncture actuelle. Quant à l'octroi du siège de la Syrie à l'opposition au sein de la Ligue arabe, lors du sommet de Doha, les réserves de l'Algérie sont fondées sur la Charte de l'organisation qui stipule que seuls les Etats peuvent y siéger. « L'Algérie a été, a-t-il poursuivi, parmi les pays qui ont mis en relief la nécessité de respecter la charte. Si, demain, cette charte, qui est ancienne, est appelée à changer, alors il y aura un débat sur le contenu de la nouvelle ». Syrie : « l'Algérie ne s'autorise pas à interférer dans les affaires internes d'autres 2tats » A la question relative à la position de l'Algérie par rapport à la situation en Syrie, il a souligné que « l'Algérie ne s'autorise pas à interférer dans les affaires internes d'autres Etats ». Et d'ajouter que « nous n'avons jamais eu de divergences ni de discrimination dans le regard que nous avons jeté sur les mutations enregistrées dans les pays arabes. Depuis les événements survenus en Tunisie, en Libye, en Egypte, en Syrie et dans bien d'autres pays, l'Algérie a toujours adopté la même position ». A une question sur les chances de réussite de la mission en Syrie du diplomate algérien, Lakhdar Brahimi, le ministre a répondu que « nous ne pensons pas qu'elle ait des chances d'aboutir ». « L'Algérie soutient la constitution de l'arméeet de la police libyennes » « L'Algérie a fait des offres très concrètes et opérationnelles de soutien à la constitution de l'armée et de la police libyennes. Il n'y a pas de doutes que dans les prochaines semaines, ces offres vont s'inscrire dans les faits », a précisé le ministre. Tout en indiquant que les relations algéro-libyennes sont basées sur la confiance, il ajoutera que « l'Algérie a fait des offres très concrètes pour permettre à la Libye d'aller à la formation des jeunes qui sont sortis de la crise et qui, souvent, sont armés et en attente de pouvoir s'intégrer dans un processus institutionnel libyen, à travers l'armée ou la police ».