Photo : Makine F. L'activité industrielle a continué sa hausse au premier trimestre 2010 dans les secteurs public et privé, mais plus prononcée pour le privé par rapport au 4ème trimestre 2009, indique la dernière enquête d'opinion réalisée auprès des chefs d'entreprises par l'Office national des statistiques (ONS). L'enquête, qui porte sur le type et le rythme de l'activité industrielle et non pas sur la production, révèle que plus de 61% du potentiel de production du secteur public et près de 80% de ceux du privé ont utilisé leurs capacités de production à plus de 75%. Selon les résultats de l'enquête qui a touché 740 entreprises dont 340 publiques et 400 privées, le niveau d'approvisionnement en matières premières reste inférieur aux besoins exprimés, selon 19% des industriels publics et plus de 17% de ceux du privé. En conséquence, près de 17% du potentiel de production du secteur public et plus de 14% de celui du privé ont enregistré des ruptures de stocks ayant causé des arrêts de travail de plus de 30 jours à près de 69% des entreprises publiques, et à plus de 59 jours pour 89% de ceux du privé. Sur un autre plan, près de 40% du potentiel de production du secteur public et près de 14% du privé ont enregistré des pannes d'électricité, ayant provoqué des arrêts de travail inférieurs à 6 jours pour la majorité des entreprises des deux secteurs. Selon l'enquête, plus de 97% des patrons du secteur public et plus de 94% de ceux du privé, ont déclaré que l'approvisionnement en eau a été suffisant durant ce trimestre.Par ailleurs, la consommation d'énergie a connu une augmentation selon les privés et reste relativement stable selon ceux du secteur public. Les prix de vente ont enregistré une légère hausse durant le premier trimestre 2010, alors que la demande en produits a baissé selon les deux secteurs. Plus de 69% des chefs d'entreprise publiques et 96% de ceux du privé ont déclaré avoir satisfait toutes les commandes reçues, détaille l'enquête. En outre, la majorité des chefs d'entreprises des deux secteurs déclare avoir des stocks de produits fabriqués, situation jugée “anormale” par près de 38% des entrepreneurs publics et par la moitié des privés. Seulement 0,3% des entreprises privées ont exporté durant les trois premiers mois de cette année et prés de 3% de celles du secteur public ont déclaré avoir des contrats d'exportations à satisfaire pour les prochains mois. Quant aux effectifs, ils continuent de chuter en raison des départs en retraite non remplacés, selon les représentants du secteur public. En revanche, ils ont augmenté suite à l'installation de nouvelles capacités et à la hausse du volume des commandes selon les représentants du privé. Prés de 12% des chefs d'entreprises du public et 17% de ceux du privé déclarent, d'autre part, trouver des difficultés à recruter surtout le personnel d'encadrement et de maîtrise. Quelque 13% des patrons publics et prés de 16% des privés jugent que le niveau de qualification du personnel “est insuffisant”, selon les résultats de l'enquête de l'ONS. Près de 88% des industriels publics et 95% des privés jugent qu'en embauchant du personnel supplémentaire, les entreprises ne vont pas produire davantage. Par ailleurs, l'enquête précise que 66% du potentiel de la production du secteur public et 27% de celui du privé ont connu des pannes d'équipements, dues principalement à la vétusté et au manque de maintenance, causant des arrêts de travail de plus de 6 jours pour plus de 77% des entreprises publiques et à plus de 30 jours pour 65% de celles du privé. Plus de la moitié des entrepreneurs publics affirment avoir remis en marche l'équipement en panne, en plus d'une extension et d'un renouvellement partiel, alors que plus de 89% des privés déclarent que leurs équipements ont fait l'objet d'une extension. Plus de 27% des patrons du secteur public et 17% de ceux du privé affirment pouvoir produire davantage, seulement en réorganisant le processus de production sans renouvellement ni extension. Pour le 1er trimestre 2010, la trésorerie des entreprises est jugée “bonne” selon 42% des chefs d'entreprises du public, et “normale” selon 83% du privé. Par ailleurs, “l'allongement des délais de recouvrement des créances, les charges élevées, le remboursement et le ralentissement de la demande continuent d'influer sur la situation de la trésorerie des entreprises”, avertit l'enquête. Selon la même enquête, plus de 25% du potentiel de production du secteur public et plus de 17% de celui du privé ont eu recours à des crédits bancaires, et la majorité affirme qu'elle n'a pas trouvé des difficultés à les contracter. Côté prévisions, les chefs d'entreprises des deux secteurs prédisent de bonnes perspectives de la production, de la demande, et des prix de vente. Toutefois, les industriels du secteur public prévoient une baisse des effectifs contrairement à ceux du privé qui misent sur une augmentation, selon l'enquête.