«Je ne signerai aucun licenciement». C'est par ces propos que le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Bouabdellah Ghoulamallah a mis fin à la polémique suscitée par le refus des neuf imams, lors d'un séminaire tenu au début de ce mois à Dar El Imam, de se lever à l'entonnement de l'hymne national. «Les imams concernés n'ont été présentés ni devant le conseil de discilpline ni devant la justice. Seulement, j'obéirai à toute décision prise par les imams chargés de statuer sur cet incident. Mais je ne signerai aucune décision de licenciement», a précisé le ministre laissant entendre que les Imams concernés risquent d'être privés à l'avenir de prêcher devant les fidèles. La sentence n'est pas définitive. Tout en se référant au principe de tolérance que prédit l'islam, le ministre estime que «nul besoin de sanctionner les imams concernés, il faut les éduquer et les laisser face à leur conscience», estime-t-il, au terme de deux journées d'études organisées à Dar El Imam, au profit de 140 jeunes imams et une trentaine de mourchidates. Le choix des interventions consacrées essentiellement au respect et à la préservation de la mémoire collective n'est pas fortuit. Pour le ministre, il n'est pas demandé à l'imam d'être historien, mais il doit au préalable connaître l'histoire de son pays et respecter les sacrifices consentis par nos aînés, allusion faite à ceux—nombreux d'ailleurs—qui ignorent à quel prix, a été acquise l'indépendance de l'Algérie. «En Algérie, comme dans plusieurs pays musulmans, la mosquée est la maison de toute la société. C'est dire l'importance et le rôle que doit jouer l'imam dans l'éducation et l'orientation et la conviction des fidèles», a souligné le ministre, précisant que l'imam doit servir d'exemple aux fidèles. Le ministère des Affaires religieuses compte 22.000 imams. Ce qui fait dire à M. Ghoulamallah que le nombre de mosquées en Algérie est largement supérieur à ceux des Imams. L'ambition du département des affaires religieuses et de former les imams aux besoins de toutes les mosquées du pays. Les 140 imams et les mourchidates, retenus lors du concours organisé au début de l'année en cours, bénéficieront, à partir du mois de septembre, d'une formation d'une durée de trois mois, conformément aux textes de loi promulgués en la matière au courant de cette année. Les imams enseignants venus de la wilaya de Tizi Ouzou, représentent 30% des effectifs.