Première escale de cette tournée de 10 jours : Istanbul. Mission : demander à la Turquie de réchauffer ses relations avec Israël en froid depuis 2011, maintenir ses frontières ouvertes aux « Syriens qui fuient les violences » et améliorer ses relations avec l'Irak, dont le gouvernement central craint de voir la région autonome kurde vendre du pétrole à Ankara sans lui en référer et se préparer à jouer un rôle « clé » dans la relance du processus de paix entre les Israéliens et les Palestiniens. « La Turquie peut jouer un rôle-clé, apporter une importante contribution au processus de paix (...) un pays aussi dynamique et énergique que la Turquie peut avoir un impact profond sur le processus de paix », dit-il après un entretien avec Recep Tayyip Erdogan. Deuxième escale : al Qods et Ramallah. Objectif de cette étape qui durera jusqu'à demain : écouter ce que le président palestinien, Mahmoud Abbas, et le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, pensent pouvoir faire pour relancer « sans conditions préalables » les négociations de paix si possible sur la base du plan de paix arabe de 2002. Approuvé au 14e sommet de la Ligue arabe à Beyrouth, ce plan proposait à Israël une paix globale en échange de son retrait de tous les territoires occupés en juin 1967 (Cisjordanie, Ghaza et Golan syrien) et la création d'un Etat palestinien avec al Qods-Est comme capitale. Lors de sa visite à Ramallah, le22 mars dernier, le président Obama et Kerry, ont discuté « longuement » avec M. Mahmoud Abbas de ce plan que les Etats-Unis veulent soutenir si leurs interlocuteurs palestiniens et israéliens admettent que « des compromis et des sacrifices devront être faits », pour reprendre l'expression Victoria Nuland, la porte-parole de la diplomatie américaine. Contraint à un grand écart politique – accompagner les revendications et la colère de la population et ne pas hypothéquer les chances de la médiation entamée par le secrétaire d'Etat américain –, Abbas semble mal « outillé » pour éviter une troisième Intifada que cherche à provoquer l'attitude israélienne. Pour la première fois depuis l'opération « Pilier de défense » de novembre 2012, Israël a lancé mercredi des frappes aériennes sur Ghaza. Abbas doit également « gérer » et la réélection de Khaled Mechaâl à la tête du Hamas et l'envie de ce dernier de relancer la question de la réconciliation palestinienne qui sonnerait, selon les Américains, le glas de tout espoir d'une reprise des pourparlers israélo-palestiniens.