Hillary Clinton tente de fractionner les pays arabes en deux blocs, « alliés » de Washington et « autres ». La secrétaire d'Etat exhorte ses homologues d'Oman, d'Arabie Saoudite, du Koweït, du Bahreïn, du Qatar et des Emirats arabes unis à s'impliquer dans la reprise des pourparlers de paix au Proche-Orient par des gestes de bonne volonté « tangibles » et « crédibles » vers Israël et un soutien politique et financier accru à Mahmoud Abbas pour reprendre les négociations de paix avec Benyamin Netanyahou, arrêtées en décembre dernier. «Nous voudrions voir des signes tangibles montrant le sérieux avec lequel les Arabes voient le processus, afin d'aider à établir en Israël le climat politique adéquat pour les négociations», déclare Jeffrey Feltman, le secrétaire d'Etat adjoint chargé du Proche-Orient, souhaitant un soutien, notamment « budgétaire », des six pays membres du Conseil de coopération du Golfe, au président palestinien et son équipe « quand ils iront négocier ». Ces pays qui se sont montrés jusqu'à présents réticents à faire les premiers gestes d'une « normalisation », seraient-ils tentés de lâcher du lest après le dernier discours du président Barack Obama à New York ? Il avait appelé une nouvelle fois à la reprise des négociations sans conditions préalables entre Israéliens et Palestiniens et condamné la poursuite de la colonisation en Cisjordanie, et à celui du président palestinien, Mahmoud Abbas, de discuter dans de telles conditions. Une partie de la réponse à cette question pourrait être apportée la première moitié du mois d'octobre. Les ministres des Affaires étrangères des pays membres de la commission de l'Initiative arabe de paix (Algérie, Egypte, Arabie Saoudite, Jordanie, Liban, Palestine, Bahreïn, Soudan, Tunisie, Maroc et Qatar) ou leurs représentants se retrouveront au siège de la Ligue arabe pour plancher sur l'évolution de la situation dans la région et l'élaboration des démarches à prendre en vue de les soumettre à leurs gouvernements qui ont relevé par le passé que « l'instauration d'une paix durable et globale ne peut se réaliser qu'à travers le retrait d'Israël des territoires arabes occupés par Israël jusqu'aux frontières de 1967, y compris le Golan syrien et les fermes de Chebaâ au sud du Liban, soulignant l'attachement à l'initiative de paix arabe qui insiste sur la nécessité de créer un Etat palestinien avec al Qods pour capitale ». Par ailleurs, en Palestine occupée, les agressions israéliennes continuent. Des extrémistes juifs ont envahi hier l'esplanade des Mosquées. Ils espéraient peut-être, comme Ariel Sharon en septembre 2000, provoquer une intifada qui fera oublier la poursuite de la colonisation.