Depuis le temps que les commerçants, de Semmar notamment, se plaignent de l'anarchie qu'affichent certains marchés de gros, ils auraient pu trouver une place de choix au marché Kharouba, dans la wilaya de Boumerdès. D'une superficie de 18 hectares, abritant 549 locaux, ce lieu attend le feu vert des collectivités locales... depuis trois ans. « Ce marché a été achevé en 2010 et est prêt à l'exploitation. Mais aucune décision n'a été prise pour l'ouvrir aux commerçants. Nous avons multiplié, en vain, les appels en direction des collectivités locales, de l'APC, de la wilaya et du ministère du Commerce pour sa mise en exploitation », a affirmé, hier, Ahmed Draa, président de l'association des distributeurs de la commune de Kharouba, lors d'une conférence de presse à Alger. Pis, confie la vice-présidente de cette association, Zehoua Mammeri, le marché est fermé pour les commerçants qui exercent légalement, mais pas pour les commerçants informels. « Les locaux du marché sont utilisés comme des espaces de stockage pour des marchandises illégales », souligne-t-elle. « Il est tout à fait illogique que le ministère du Commerce fait part de la nécessité de créer de nouveau marchés alors que ceux déjà existants ne sont pas fonctionnels », fait remarquer Hadj-Tahar Boulenouar, porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Une situation qui le pousse à signaler que le taux de réalisation du projet du réseau national de distribution n'a pas encore atteint les 20%. « On se rapproche de 2014 et les 1 000 marchés de proximité, 800 marchés de détail et 30 de gros qui constituent ce réseau, ne sont pas encore réalisés », regrette-t-il. Pour M. Boulenouar, la non-coordination intersectorielle et le désintérêt des APC bloquent ce projet. « Les banques aussi ne jouent pas leur rôle dans l'investissement. Résultat : ceux qui ont besoin de crédits se dirigent vers des pratiques de prêts informels auprès de personnes qui ont de l'argent. Ce sont des banques informelles en quelque sorte qui prennent de plus en plus d'ampleur », signale-t-il. En fait, révèle-t-il, toute la chaîne de distribution est endommagée. Les opérateurs, les marchandises, les emballages et les points de vente ne sont pas suffisamment contrôlés, constate-t-il. Tout cela, conclut-il, encourage l'informel et surtout la contrefaçon.