« Un petit incident dû à un mauvais calcul ou à une erreur de jugement pourrait donner lieu à une situation incontrôlable », prévient Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'ONU. « La péninsule coréenne se dirige vers une guerre thermonucléaire. Toutes les organisations étrangères, les entreprises et les touristes doivent prendre des mesures pour se mettre à l'abri et évacuer à l'avance le territoire sud-coréen pour leur propre sécurité », a annoncé dans un communiqué diffusé par KCNA, l'agence officielle, le Comité nord-coréen pour la paix en Asie-Pacifique. « En cas de guerre, nous ne voulons pas que les étrangers vivant en Corée du Sud soient exposés », ajoute le Comité. Pyongyang, qui a rompu toute communication avec Séoul, installé deux missiles de moyenne portée sur sa côte, fermé la zone d'activité économique mixte de Kaesong, informé les missions diplomatiques qu'elle ne peut plus garantir leur sécurité à compter d'aujourd'hui, irait-elle jusqu'à franchir un nouveau cap ? Même si rien ne semble indiquer que l'armée nord-coréenne, forte de 1,2 million d'hommes, se prépare au combat, - les analystes estiment que l'actuelle rhétorique vise à asseoir la légitimité de Kim Jong-un, 30 ans, qui a succédé à son père, il y a un peu plus d'an, et à montrer au monde l'importance de la Corée du Nord - l'hypothèse d'un tir de missile ou d'un quatrième essai nucléaire n'est pas écartée. Et avec elle, le risque d'une déflagration. Selon Yonhap l'agence de presse sud-coréenne, « Pyongyang peut techniquement envoyer un missile » dès aujourd'hui. Curieusement, aucun des pays possédant une mission à Pyongyang n'a estimé nécessaire d'évacuer son personnel. La Chine et la Russie, les deux pays amis de la Corée du Nord, appellent au calme. « Nous appelons toutes les parties à garder à l'esprit la paix et la stabilité régionale », déclare Hong Lei, porte-parole de la diplomatie chinoise, ajoutant ne pas vouloir « voir de chaos à sa porte ». A Moscou, le ministère des Affaires étrangères, se dit agacé par la « conduite provocatrice et belliciste » de Pyongyang. En visite à Rome, Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'Onu, a estimé le niveau de tension actuel de « très dangereux ». Le Japon, qui est proche des frontières coréennes, se prépare. Par mesure de précaution, il a déployé des lanceurs de missiles Patriot au centre de Tokyo et sur l'île d'Okinawa (sud). L'armée a reçu l'ordre formel d'intercepter tout missile. Le conflit tant redouté va-t-il éclater ?