Lors d'une rencontre locale à Tipasa avec les cadres et militants de son parti, Aïssa Belhadi, président du Front de la bonne gouvernance (FBG) a souligné le caractère urgent de procéder à la révision de la Constitution. « Une démarchera qui permettrait à l'Etat de s'appuyer sur des institutions fortes ». Le premier responsable du FBG a tenu, d'abord, à préciser que la commission mise sur place en vue d'amender la Constitution est éminemment technique. De facto, son rôle est de cristalliser les propositions qui lui sont soumises. M. Belhadi signale que son parti, du fait qu'il ne fait pas partie de l'APN, n'a pas été sollicité par le Premier ministre lors des audiences précédant l'installation de ladite commission. Toutefois, il a révélé que le FBG a transmis aux autorités un mémorandum contenant les propositions cristallisant ses visions. Parmi elles, figure le mode de gouvernement sous forme d'un régime semi-présidentiel. « La fonction du chef de gouvernement doit être réhabilitée de façon que le pouvoir exécutif ne soit pas uniquement entre les mains du président de la République. Le chef de gouvernement jouira de certaines prérogatives et sera responsable de son action devant le Premier magistrat du pays et devant le Parlement et doit également être issu de la majorité parlementaire », résume-t-il. Mais, pour M. Belhadi, le régime semi-présidentiel n'est qu'une étape avant l'instauration graduelle d'un régime parlementaire. « Actuellement, un régime parlementaire ne peut pas être instauré et ce, à cause d'une série de contraintes. Il faut, d'abord, qu'on atteigne un certain degré de maturité politique et d'exercice démocratique pour appliquer ce type de mode de gouvernance », dit-il. Pour ce qui est du Parlement dont les missions axiales sont la législation, le contrôle et la consultation, le même responsable plaide pour le maintien du système bicaméral avec, toutefois, une reconfiguration du Conseil de la nation. « Ce dernier doit faire figure d'un conseil de sages, composé de personnalités et de cadres de la nation ayant une expérience dans différents domaines. Le Président aura toujours le droit de désigner un tiers et les sièges des deux tiers restants seront occupés par d'anciens présidents, Premiers ministres, ministres et magistrats et autres cadres de la nation dont la probité est irréprochable », souligne-t-il. Concernant la relation entre les différents pouvoirs, il préconise une séparation entre ceux-ci. « L'indépendance de la justice est intrinsèquement liée à la séparation des pouvoirs », ajoute-t-il. Aussi, le président du FBG appelle à la limitation des mandats présidentiels à deux.