Le FLN croit dur comme fer que lesdites consultations sont largement suffisantes. Raison ? « Il ne s'agit pas d'une nouvelle Constitution à mettre en œuvre, mais des amendements qui seront portés sur certains aspects et articles », justifie son chargé de communication, Kassa Aïssi. Il soutient que les positions et propositions exprimées par les partis politiques lors de ces consultations sont censées être « l'émanation de la base ». Cela dit, le parti se dit prêt à contribuer au débat qui sera initié lors de la présentation de la mouture finale du projet d'amendement aussi bien au niveau des instances élues que dans le cadre des différents espaces du débat politique. Même son de cloche chez le RND. « Le débat sur la Constitution n'a jamais été interrompu », tranche la porte-parole du parti, Nouara Djaâfar. Pour elle, les consultations menées par le Premier ministre et celles organisées dans le cadre de la Commission Bensalah sont largement suffisantes pour mener dans les meilleures conditions le projet de la révision. Le dernier mot ! A l'opposé, d'autres formations ont soutenu qu'on ne doit pas se contenter de ces consultations. Elles réclament l'ouverture d'un débat national. Pour la SG du Parti des travailleurs, Mme Hanoune, l'amendement de la Constitution doit être une occasion pour traiter les problèmes d'ordre politique et « lancer un débat national sur le principe de la confrontation des positions et des programmes où le dernier mot reviendra au peuple ». Elle estime que celui-ci ne doit pas se limiter à l'expression de son accord ou de son rejet par un oui ou un non lors de l'opération de vote. « Il est temps de redonner la parole au peuple afin qu'il soit représenté réellement dans les institutions de l'Etat », rappelle-t-elle. Au Mouvement de la société pour la paix (MSP), on n'en pense pas moins. « Associer le peuple aux débats, soutient son chargé de communication, Farouk Tiffour, est plus que jamais indispensable ». Il estime que la Constitution doit être « débattue » et « discutée » dans un cadre « serein » et « transparent », à travers l'organisation d'une discussion « approfondie ». Comme il a mis l'accent sur l'élargissement des consultations à tous les courants politiques, aux juristes et aux sociologues, à travers tous les médias. Même son de cloche chez le RCD. Son président, Mohcine Belabbès, souligne que le débat sur la Constitution devrait être « élargi » pour impliquer toutes les franges de la société. La recette est simple : organisation de conférences nationales, de rencontres-débats et meetings populaires. Au RCD, on soutient que la Constitution n'est pas uniquement une affaire du Président ni du gouvernement, encore moins des constitutionalistes, elle concerne avant tout les citoyens. Une conviction que partage le président de l'Union des forces démocratiques et sociales (UFDS), Noureddine Bahbouh, qui se dit pour l'ouverture d'un large débat sur la question en faisant participer toutes les forces vives de la société : courants politiques, organisations syndicales, mouvement associatif. Selon lui, ce n'est pas en l'espace de quelques minutes qu'on traite un projet aussi « sérieux » que celui de la révision la Constitution, allusion faite aux dernières consultations gouvernement-partis politiques. « Il est temps d'aller vers une véritable révision. Ce n'est plus le temps des rafistolages », note-t-il. Légitimité ! De son côté, le président de Jil Jadid, Sofiane Djilali, soutient que le projet mérite un débat « large » et « démocratique ». Pour lui, la Constitution est loin d'être une simple loi. La participation de la société civile et ses organisations est, selon ses dires, « indispensable » afin de donner de la « crédibilité », mais aussi et surtout de la « légitimité » à la nouvelle mouture. Une autre recommandation : le débat doit être initié et mené par des institutions légitimes. Et d'ajouter que les institutions existantes sont loin d'être crédibles. C'est pourquoi, il estime que le projet de révision ne peut intervenir qu'après le renouvellement du personnel politique, à travers des élections « libres et transparentes ». Selon lui, les consultations entamées dans le cadre de la commission Bensalah et même celles initiées par le Premier ministre restent insuffisantes. Le président du Front de l'Algérie nouvelle (FAN), Djamel Benabdeslam, croit également dur comme fer que la loi fondamentale nécessite d'ouvrir un large débat. Pour lui, les précédentes consultations restent de loin « insuffisantes ». Et dit : « Une révision de Constitution sans vrai débat est un suicide. Avec cette manière de faire, nous allons entendre parler à nouveau, d'ici deux ou trois ans, d'un autre projet de révision. »