Djahid Younsi, SG du Mouvement El Islah, a expliqué, hier, dans les détails, les propositions de son parti sur l'amendement de la Constitution, lors d'une conférence de presse animée, au siège du parti, à Alger. Invité à donner la vision du Mouvement sur la question, le candidat à l'élection présidentielle de 2009 précise, en premier lieu, que les propositions faites sur la Constitution ne datent pas d'aujourd'hui, puisqu'elles remontent, précise-t-il, à la commission Bensallah (2011) chargée, rappelons-le, d'entreprendre des consultations avec la classe politique. Pour lui, des changements de fond doivent être opérés dans la loi fondamentale, en particulier à la limitation des mandats, la séparation des pouvoirs, l'indépendance de la justice et le régime politique à adopter. Le principe de l'alternance au pouvoir constitue la pierre angulaire des propositions émises par le parti. « Ce principe est basé, souligne-t-il, sur un mandat de cinq ans pour le président de la République, renouvelable une seule fois ». Pour lui, la révision de la Constitution doit consacrer le principe de la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Il constate, à ce propos, que « dans l'état actuel des choses, il y a l'exécutif qui prend le dessus et accapare tous les pouvoirs ». Le chef de file d'El Islah estime que le concept de l'indépendance de la justice passe nécessairement par l'indépendance organique des instances judiciaires. En d'autres termes, « les magistrats devront se gérer eux-mêmes, loin de toute autre autorité. Seule la constitution d'une justice judiciaire est souhaitable pour veiller à la conformité du mode d'emploi aux dispositions prévues par les textes de loi ». Djahid Younsi soutient qu'il y a « confusion » pour ce qui est du régime politique suivi actuellement. « Le système adéquat est bel et bien le système parlementaire, qui donnera plus de pouvoir au Parlement en termes de gestion, de contrôle, de proposition et d'adoption de lois », tient-il à préciser.