Réforme de la justice, révision du Conseil constitutionnel, etc. le menu est varié. C'est une révision en profondeur du système judiciaire que propose Louisa Hanoune. Lors d'un meeting animé lundi à Mostaganem, la secrétaire générale du Parti des travailleurs a plaidé pour une «véritable réforme» de la justice. Par cette mesure, Mme Hanoune compte consacrer la séparation des pouvoirs. Dans ce contexte, l'indépendance de la justice prônée par la représentante du PT constitue un prélude au traitement de «dossiers brûlants». Parmi ces questions, le programme de la candidate met en évidence celle de «l'ouverture d'un débat sur le bilan de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale». Pour Louisa Hanoune, il est impératif de passer au crible le texte de la Charte afin de «lever les contradictions qui le caractérisent». Face à cette lecture réformiste, Abdelaziz Bouteflika, le président-candidat, préconise la persévérance dans la politique menée sur le plan sécuritaire. De Tiaret, le candidat «indépendant» a affirmé que «les portes de la Réconciliation nationale, de la fraternité et de la Rahma demeurent toujours ouvertes». Cependant, Abdelaziz Bouteflika a précisé que «les égarés doivent se repentir de leurs actes». Le programme du postulant à un troisième mandat successif consacre la continuité des différentes politiques poursuivies depuis son investiture à la magistrature suprême du pays en 1999. Contre vents (abstentionnistes) et marées (de satisfecits), Moussa Touati prépare sa «révolution par l'urne». Le propos n'est pas fortuit, il coïncide avec le déplacement du président du Front national algérien (FNA) à Béjaïa. Dans cette région de la Kabylie connue pour son penchant «traditionnel» au boycott de l'urne, Moussa Touati a indiqué que «le vote est la seule méthode civilisée pour chasser les mauvais dirigeants». Ce faisant, le candidat a plaidé pour «une presse libre». Selon Moussa Touati, l'instauration de l'Etat de droit rime avec la consécration de la liberté d'expression. Sur le plan politique, Moussa Touati promet de mettre en place un système parlementaire. Concrètement, le postulant à la présidence prévoit le «rajeunissement de l'Etat algérien dans le cadre du principe d'alternance entre les générations». De Souk Ahras, la région qui a vu naître saint Augustin, Mohamed Saïd a appelé à «l'ouverture du paysage politique et médiatique». Selon le fondateur du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), la parole doit être rendue au peuple «pour éviter une explosion sociale» un péril pour l'unité de la nation. Dans son programme électoral, Mohamed Saïd prévoit «l'instauration d'un régime parlementaire basé sur le multipartisme». Le système politique de Mohamed Saïd s'articule autour de la limitation du mandat de l'élu à tous les niveaux de l'Etat, à un seul mandat renouvelable une seule fois. Tout en exigeant «au minimum un million de signatures», l'ancien porte-parole du ministère des Affaires étrangères, propose d'«élargir l'initiative de la loi aux électeurs». Pour renforcer la crédibilité des institutions de l'Etat, Mohamed Saïd entend «réviser la composition et les prérogatives du Conseil constitutionnel». L'objectif principal assigné à ses recommandations est l'«approfondissement du processus de Réconciliation nationale». Qu'en est-il de la vision de Djahid Younsi sur ce point? Le candidat d'El Islah se présente en porteur d'un projet «authentique, novateur et moderne». Le représentant de la mouvance islamiste plaide pour une amnistie générale dans le cadre de la Réconciliation nationale. Par ailleurs, Djahid Younsi soutient mordicus que l'adhésion de l'Algérie à l'Union pour la Méditerranée repose sur des valeurs civilisationelles supposées. Pour sa part, Ali Fawzi Rebaïne recommande «la décentralisation» dans la gestion des affaires du pays. Tous ces programmes sont-ils en mesure de susciter l'adhésion de l'électeur? La réponse reste suspendue au verdict de l'urne.