Le recrutement dans les rangs de la sûreté nationale, dans les wilayas du Grand Sud, a connu un cap, depuis l'année 2008, mais l'effectif des policiers et agents civils, originaires du Sud est très faible, indique un rapport établi par la direction des ressources humaines (DRH) de la police, sur l'évolution de l'effectif, présenté en marge du salon du recrutement à Ouargla. En effet, la nouvelle politique de l'emploi de la DGSN consiste en l'ouverture du recrutement externe au niveau local en faveur des jeunes du Sud. S'agissant du personnel civil, la wilaya de Ghardaïa a enregistré le taux le plus faible par rapport aux wilayas de Tindouf, Adrar, El Oued, Ouargla, Illizi, Tamanrasset et Béchar, soit 13 agents civils assimilés (PCA) en 2011 alors le nombre ne dépassait pas un agent en 2008. Le plus grand nombre d'agents PCA a été recensé dans la wilaya de Béchar qui est passé de 4 agents en 2008 à 114 en 2011. Concernant les agents de police (AOP) recrutés ces dernières quatre années dans le Sud, le rapport souligne une nette amélioration : 106 agents de police ont été recrutés en 2011 dans la wilaya d'Adrar alors qu'aucun policier n'a été recruté dans cette wilaya en 2008. Le plus grand nombre de policiers recrutés a été recensé en 2011 dans la wilaya d'El Oued avec 156 AOP. S'agissant des lieutenants de police, le rapport indique qu'au niveau des huit wilayas du Grand Sud, seulement 39 officiers ont été recrutés en 2011. En revanche, la DGSN n'a enregistré aucun recrutement de lieutenant de police durant les dernières quatre années dans la wilaya de Tindouf. Un traitement spécial pour l'élément féminin Par ailleurs, la présence féminine dans le corps de la police dans la région du Grand Sud « est très faible », estime le rapport. Le nombre d'agents de police (AOP) femmes ne dépassait pas 18 en 2011 avec un recul par rapport à 2010 où 23 femmes ont été recrutées. Même constat pour les inspectrices de police : leur nombre est de deux femmes au niveau de Béchar et Adrar alors qu'aucune femme de ce grade n'est recensée au niveau des autres wilayas. Explication : « Les traditions dans plusieurs régions constituent un obstacle pour la femme surtout dans l'extrême Sud où elle n'est pas autorisée à sortir du domicile », explique le directeur des ressources humaines de la police, le lieutenant-colonel Mohamed Beniret. Mais avec l'organisation du salon du recrutement, « on s'attend à un recrutement féminin massif ». Il faut dire que lors de leur rencontre avec le DRH à l'université Kasdi Mebah de Ouargla, des étudiantes ont soulevé le problème du port du voile, des déplacements lointains pour passer le concours, de la promotion et des mutations dans des régions isolées. Réponse du DRH : les femmes policières bénéficieront des avantages dont un recrutement au sein des structures de police des villes où elles résident. Autre traitement spécifique dédié à l'élément féminin : « elles occuperont en grand nombre la fonction de police des frontières (PAF), dans les différents aéroports de la région ». D'autre part, le rapport de la police a noté l'augmentation des postes budgétaires dans le cadre du recrutement extérieur. En effet, de 2008 à 2011, 1.106 postes ont été alloués aux huit wilayas du Grand Sud. C'est dans cette optique que le salon du recrutement a été organisé dans ces villes. La DGSN a opté pour la communication et le contact direct avec les jeunes qui n'ont jamais été reçus avec autant d'égards. « C'est la première fois qu'on nous permet de discuter en toute transparence et franchise. On avait même droit à l'écoute et à l'exposition de nos différentes préoccupations au niveau d'un atelier au salon », ont signalé des jeunes lors d'une rencontre avec le directeur général de la sûreté nationale, le général-major Abdelghani Hamel.