Le nombre de fonctionnaires de police originaires des régions du Grand Sud est « très faible ». Il est estimé à 14.000 dans différentes catégories. Pour renforcer cet effectif, le commandement de la Sûreté nationale a pris des mesures au niveau des plus grandes wilayas du Sud. Il a commencé par augmenter les postes budgétaires alloués à ces régions. Pour expliquer les nouvelles modalités prises par la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) en faveur des jeunes du Sud, le directeur des ressources humaines (DRH), le lieutenant-colonel Mohamed Benired a animé une conférence au niveau de l'université Kasdi-Merbah de Ouargla. La DGSN envisage de cibler les universitaires pour pallier le manque de cadres dirigeants originaires du Sud. Le DRH a précisé aux étudiants que le nombre de 6.180 postes budgétaires accordés à 8 wilayas du Sud « a été alloué dans les années précédentes aux 48 wilayas ». De même pour le quota de la wilaya de Ouargla estimé à 2.020 postes, destinés généralement à 20 wilayas. 1.000 postes sont destinés aux agents du personnel civil assimilé (PCA), 100 pour les PCA cadres alors que 850 sont destinés aux agents de police et 70 aux lieutenants de police. Les candidats n'auront plus à se déplacer à Alger ou Blida pour passer le concours ou l'examen psychotechnique. Un parcours qui les décourageait d'autant que ce déplacement coûte au postulant environ 60.000 DA. « Vu l'absence d'écoles de formation dans des wilayas du Sud, on a fait appel au ministère de l'Education nationale et à celui de la Formation professionnelle pour accueillir les candidats. Par ailleurs, l'étude des dossiers de recrutement a été réduite à 3 mois alors qu'elle durait 16 mois », a précisé le lieutenant-colonel Benired. Il a précisé que cette mesure est appliquée depuis le début de l'année en cours. Ainsi, 300 jeunes de Ouargla ont reçu leur contrat trois mois après le dépôt de leur dossier. « Il s'agit de postes budgétaires réels », a affirmé le DRH qui a exposé les avantages accordés aux futurs policiers du Sud. Ceux-ci vont bénéficier d'une ancienneté de trois mois pour chaque année dans les neuf wilayas du Sud-Est et Ouest et 6 mois pour les wilayas de l'extrême Sud (Adrar, Tindouf, Tamanrasset et Illizi). Le régime indemnitaire dans les neuf wilayas va de 25 à 35% du salaire de base, et de 35 à 40% pour les quatre wilayas de l'extrême Sud. En effet, les policiers exerçant dans les régions isolées bénéficient d'une prime plus élevée par rapport à leurs collègues qui travaillent au chef-lieu de wilaya. Le débat ouvert, les étudiants, qui ont été nombreux à assister à cette conférence, ont affiché leur intérêt pour ces avantages. En réponse aux questions des étudiantes liées au port du voile, le DRH a tenu à préciser que le voile n'a jamais été un obstacle. « La majorité des femmes qui exercent au niveau du laboratoire scientifique et technique de la police et plusieurs autres structures portent le voile », a assuré le lieutenant-colonel Benired qui a insisté sur la nécessité de recrutement des femmes et des universitaires dans les rangs de la sûreté nationale. Le directeur des ressources humaines a révélé que 80.000 fonctionnaires seront recrutés durant cinq ans dans le cadre du plan quinquennal.