Circuler à Tizi Ouzou relève désormais du défi tant ça bouchonne partout. Malgré la rocade sud, les trois trémies qui ont été réalisées au niveau de l'épine dorsale de la ville qu'est l'artère principale qui traverse la ville de bout en bout dans le sens d'est en ouest sur la RN 12, la ville croule sous le poids des véhicules légers particulièrement puisque les poids lourds y sont interdits. Ajouter à cela la canicule. Considérée comme un passage oblige pour tous les habitants de la région ou pour ceux qui la traversent, la capitale du Djurdjura s'avère désormais trop exiguë pour contenir ces flots de véhicules et d'humains qui se déversent au quotidien. Cela sans compter tous ces vacanciers. Lorsqu'on sait qu'il existe 210 lignes locales reliant les localités de la wilaya à la ville de Tizi-Ouzou, dont 195 lignes de type rural et 15 suburbaines sans compter les 3 lignes urbaines, 6 de transport du personnel et 279 intercommunales, on a là une idée précise du flux de véhicules de transport public sans compter les particuliers qui roulent dans la ville de Tizi-Ouzou et déversent une moyenne de 45.500 voyageurs par jour. Des chiffres encore, ceux de la direction des transports qui a délivré au 31 décembre 2009 plus de 13.561 licences d'exploitation de service-taxi au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou, dont 3540 sont exploitées sous forme de 2348 taxis et de 1192 fourgons aménagés (8+1). La commune de Tizi-Ouzou a enregistré à elle seule 1953 licences louées pour 954 taxis qui circulent à l'intérieur de la ville à raison de dix rotations minimum par jour. Ce qui ne laisse guère de la place pour une ville dont l'architecture est loin d'être réfléchie pour des projections futures. En fait c'est une ville conçue dans le concept d'un grand bourg. Ni avenue ni boulevard digne de ce nom n'existent à Tizi Ouzou qui reste un chantier à ciel ouvert. En fait le véritable problème est l'anarchie qui règne dans cette ville. Une ville où les trottoirs, voire une partie de la chaussée sont squattés par des marchands ambulants de tous genres. Ces derniers obligent de ce fait les piétons à emprunter la chaussée avec tous les risques d'accidents qu'ils encourent. L'autre point noir, les fameux fourgons collectifs urbains qui dictent leur loi en s'arrêtant, en doublant et en tournant là où bon leur semble sans aucun respect du code provoquant parfois de gros bouchons. Autre couac en matière de circulation urbaine, l'entrée principale du CHU où visiteurs et transporteurs de malades provoquent aussi des bouchons interminables jusqu'au rond point du stade du 1er-Novembre avec prolongement sur le campus universitaire et le rond point Djurdjura avec bien évidemment une répercussion sur les axes adjacents et parallèles. Alors que le nouveau plan de circulation n'est toujours pas opérationnel, nombreux sont les automobilistes et citoyens qui s'impatientent de voir la mise en place et en service des gares intermédiaires qui auront au moins le mérite de freiner un tant soit peu le flux des transports en commun suburbain. Une opération annoncée en principe pour le mois de septembre prochain. Des efforts soutenus doivent être aussi menés en direction des citoyens et des ménages en matière de culture de transport par rail avec le train urbain entre Oued Aïssi et Tizi-Ouzou qui en principe sera prolongé jusqu'à Azazga via le pôle universitaire de Tamda pour la prochaine décade.