Françoise Charpiat affirme dans cet entretien que sa connaissance des cabarets algériens l'a amené à réaliser l'œuvre intitulée « Cheba Louiza ». C'est pour elle une comédie ensoleillée racontée avec un zest de conte de fées qu'elle aime beaucoup. Comment l'idée vous est-elle venue de réaliser ce film ? Au fait, j'ai lu un article de presse qui évoquait les cabarets algériens qui s'ouvraient autour de Paris. J'ai adoré apprendre qu'ils existent. Je suis allée à ces cabarets que je trouve formidables puisqu'une ambiance bon enfant y règne. On y boit du thé à la menthe. J'étais la seule Française de souche à qui on a appris à danser. J'ai adoré et, du coup, j'ai décidé de faire un film. Vous montrez deux communautés qui apprennent à s'aimer, n'est-ce pas ? Oui, parce que moi aussi, j'en avais marre de toutes les images qu'on véhicule et tous les clichés galvaudés. J'aime beaucoup les comédies anglaises où on prend des petites gens et puis, on les élève comme ça. C'est une comédie ensoleillée avec un peu ce côté conte de fées, mais j'aime ça. Le personnage de Djemila a du mal à s'émanciper... Cette jeune fille a du mal à s'émanciper car elle aime tellement sa mère. Elle aime tellement ses parents. Elle n'est pas libre avec elle-même. Elle s'enchaîne toute seule. Cette fille doit, évidemment, trouver le courage nécessaire d'affronter sa propre vie. Et pour pouvoir aller vers sa liberté, il faut, aussi, qu'elle accepte ses racines. On n'arrive pas de nulle part.