« L'effort de l'Algérie autour de la question de la coopération sécuritaire dans la région du Maghreb arabe émane de sa conviction que le rétablissement de la sécurité dans la région est l'affaire de tous », a-t-il dit dans une allocution à l'ouverture des travaux de la 31e session du conseil des ministres des Affaires étrangères des pays de l'Union du Maghreb arabe (UMA). « Cela implique une conjugaison des efforts pour l'établissement d'une coopération maghrébine efficace, notamment devant l'escalade du terrorisme et du crime organisé transfrontalier », dit-il. « Devant les dangers sécuritaires auxquels fait face notre région maghrébine, nos pays se sont employés à adopter une approche sécuritaire pour contrecarrer cette menace qui les guette, et dont les contours ont pris forme lors de la réunion d'Alger, le 9 juillet 2012, consacrée à la problématique sécuritaire », a-t-il poursuivi avant d'évoquer les défis économiques et financiers des pays maghrébins qui impliquent l'adaptation des structures et des organes de l'UMA aux exigences de la région. Cette orientation « exige de nous de définir et de classer les priorités de l'action de l'intégration maghrébine, selon une approche réaliste, graduelle et réalisable, une approche qui prend en compte les mutations que connaît notre région et les développements qui nous entourent », a estimé M. Medelci, réaffirmant la disponibilité de l'Algérie à abriter une conférence maghrébine avant la fin de l'année, animée par des experts, des spécialistes et des opérateurs économiques. Le ministre des Affaires étrangères a, en outre, annoncé que l'Algérie abritera, les 20 et 21 mai prochains, une conférence sur la situation des communautés maghrébines à l'étranger. Revenant sur ce qui se passe au Proche-Orient, il a réitéré l'attachement de l'Algérie à l'initiative arabe de paix lancée lors du sommet de Beyrouth. « La paix ne saura intervenir dans la région du Moyen-Orient qu'à travers l'établissement d'un Etat palestinien indépendant dans les frontières de 1967 », dit-il. M. Medelci a également lancé un appel « pressant » aux différentes factions palestiniennes, les invitant à la « réconciliation et au resserrement des rangs afin de relever les défis futurs ». Concernant la situation en Syrie, il a mis en garde contre « tout dérapage vers une guerre civile qui aura comme conséquence inéluctable la division de ce pays frère en entités à la lumière de la violence aveugle qui y sévit ». « Devant l'escalade des dangers qui guettent ce pays frère et les prémices d'une intervention étrangère, nous appelons toutes les parties en Syrie à faire prévaloir le dialogue et la pondération dans un souci de préserver l'intérêt de leur pays et de mettre à l'abri sa souveraineté et son unité territoriale », a-t-il mis en garde tout en soulignant, à cet effet, le soutien de l'Algérie aux efforts consentis par l'émissaire international, Lakhdar Brahimi. Evoquant les évènements au Mali, le chef de la diplomatie algérienne a appelé à « davantage de vigilance et à la multiplication des démarches avec l'aide des pays de la région et la communauté internationale afin de trouver une solution durable à la crise dans ce pays ». Cela, a-t-il dit, ne saurait se réaliser « sans l'amorce d'un dialogue sérieux avec la participation de toutes les parties et composantes influentes de la société dans le cadre d'une feuille de route aux objectifs bien définis et l'organisation d'élections, en juillet prochain, dans le seul but de préserver l'unité territoriale et la souveraineté de ce pays frère ». S'exprimant sur le dialogue entre les pays méditerranéens du groupe des 5+5 réuni en avril dernier à Nouakchott, M. Medelci a affirmé que « nous sommes favorables à un dialogue inclusif entre l'Union du Maghreb arabe et l'Union européenne en tant qu'espace politique et économique de nos principaux partenaires ».