Les travaux de la 31e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Union du Maghreb arabe (UMA) ont débuté hier à Rabat. Cette session, à laquelle participent des chefs de la diplomatie des cinq pays de l'UMA, est consacrée aux voies et moyens de renforcer l'action maghrébine commune à la lumière des développements et défis que connaît la région et aux questions inhérentes à l'intégration économique maghrébine et la poursuite de la réforme de l'Union. Dans une allocution à l'ouverture des travaux, le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, qui représente le pays à cette rencontre, a appelé à la création d'un groupe économique maghrébin. Il a commencé par rappeler que les défis économiques et financiers auxquels sont confrontés les pays maghrébins impliquent l'adaptation des structures et des organes de l'UMA aux exigences de la région. Cette orientation «exige de nous de définir et de classer les priorités de l'action de l'intégration maghrébine, selon une approche réaliste, graduelle, et réalisable. Une approche qui prend en compte les mutations que connaît notre région et les développements qui nous entourent», a estimé M. Medelci, cité par l'APS. Dans ce contexte, a ajouté le ministre, «le projet de création d'un groupe économique maghrébin est à même de jeter les bases d'une véritable complémentarité économique qui réunit les capacités productives et structurelles des pays du Maghreb et coordonne leur politique économique globale». Pour la concrétisation de cette initiative, M. Medelci a réaffirmé la disponibilité de l'Algérie à abriter une conférence maghrébine avant la fin de l'année, animée par des experts, des spécialistes et des opérateurs économiques. «Si le libre échange constitue un facteur essentiel pour la réalisation de la complémentarité et l'intégration économiques, sa concrétisation sur le terrain, à travers le projet de convention maghrébine de libre échange, exige une série de mécanismes, de règlements et de mesures rigoureuses en vue d'éviter tout dépassement.» Ainsi, l'Algérie appelle, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, «à oeuvrer à la consolidation et à l'approfondissement de ce projet afin de réunir les conditions de sa réussite», en s'inspirant des expériences de la Zone arabe de libre échange et des conventions bilatérales conclues entre les pays maghrébins dans ce domaine. Abordant le volet sécuritaire, le ministre a appelé à la conjugaison des efforts pour établir une coopération sécuritaire maghrébine «efficace» notamment face à l'escalade du terrorisme et du crime organisé transfrontalier. «L'effort de l'Algérie autour de la question de la coopération sécuritaire dans la région du Maghreb arabe émane de sa conviction que le rétablissement de la sécurité dans la région est l'affaire de tous», a dit M. Medelci. Il a souligné en outre, que «la sécurité et la quiétude sont les meilleures garants de la stabilité sur laquelle repose le progrès et la prospérité de nos sociétés et le facteur indispensable au développement dans la région». Sur la question de la Palestine, M. Mourad Medelci a réitéré l'attachement de l'Algérie à l'Initiative arabe de paix lancée lors du sommet de Beyrouth. «Le blocage du processus de paix au Moyen-Orient, la poursuite par Israël de la construction des colonies dans les territoires palestiniens et la campagne de judaïsation d'Al-Qods Echarif sont autant de développements qui écartent tout espoir d'établissement d'une paix juste et durable fondée sur le principe de la terre contre la paix», a précisé M. Medelci qui n'a pas manqué de lancer un appel «pressant» aux différentes factions palestiniennes les invitant à la «réconciliation et au resserrement des rangs afin de relever les défis futurs». Concernant la situation en Syrie, il a mis en garde contre «tout dérapage vers une guerre civile qui aura comme conséquence inéluctable la division de ce pays frère en entités à la lumière de la violence aveugle qui y sévit». Il a souligné le soutien de l'Algérie aux efforts consentis par l'émissaire international, M. Lakhdar Brahimi, afin de parvenir à «réunir autour d'un dialogue toutes les parties au conflit pour trouver une solution sur la base du document de Genève». S'exprimant sur le dialogue entre les pays méditerranéens du groupe des 5+5 réuni en avril dernier à Nouakchott, M. Medelci a affirmé : «Nous sommes favorables à un dialogue inclusif entre l'Union du Maghreb arabe (UMA) et l'Union européenne (UE) en tant qu'espace politique et économique de nos principaux partenaires». Un dialogue basé sur «le respect mutuel et l'intérêt commun». Précisons enfin que M. Mourad Medelci a annoncé lors de son allocution que l'Algérie abritera les 20 et 21 mai prochains une conférence sur la situation des communautés maghrébines à l'étranger. M. Medelci a indiqué que la conférence sera «une occasion pour arrêter une position maghrébine commune visant la défense des droits et acquis de nos communautés à l'étranger et œuvrer à la coordination des efforts afin de les prémunir de tout risque et de préserver leurs intérêts dans les pays d'accueil». H. Y./APS