« A partir de 40 ans, c'est l'âge de la presbytie, donc on commence à avoir des problèmes pour lire correctement. Il faut alors consulter un ophtalmologue qui mesurera la tension oculaire. Si la cataracte est une cécité curable et réversible à 100%, il faut se méfier cependant du glaucome », a indiqué le professeur, lors d'une conférence-débat organisée au forum de DK News. Le glaucome, selon ses explications, est une maladie grave et irréversible, beaucoup plus grave que la cataracte. Il est dû à une élévation de la pression intraoculaire (PIO), qui entraîne une atteinte définitive du nerf optique et du champ visuel. On le surnomme « Le voleur silencieux de la vue ». « On estime à 650.000 glaucomateux en Algérie, dont certains sont à un stade avancé, c'est-à-dire récitant », a-t-il affirmé. (A travers le monde, cette maladie touche 70 millions de personnes). « Le glaucome est une affection qu'il faut dépister à temps afin de la traiter à temps car il demeure la deuxième cause de cécité en Algérie », précise-t-il. Ce chiffre représente un taux de 0,2% de la population, alors que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) considère un taux de 0,3% acceptable. Comparativement à d'autres pays, le professeur Amar Aïlem a précisé que « nous agissons par la formation et par l'action quotidienne pour ramener ce taux à celui enregistré dans ces pays. Notre pays peut atteindre le taux de 0,1% dans les dix années à venir, grâce à la dynamique de formation enregistrée et les équipements sophistiqués dont disposent les structures de santé dans notre pays », dira le président de la Société méditerranéenne d'ophtalmologie. Il précise qu'en 1962, seulement 12 ophtalmologues exerçaient en Algérie et en 2010, l'on en compte 1.200 , « mais qui ne sont pas répartis de manière rationnelle à travers le territoire », déplore-t-il. Interrogé sur le niveau de ces ophtalmologues, le professeur Amar Aïlem déclare qu'ils « n'ont rien à envier aux ophtalmologues des pays développés, que ce soit sur les plans connaissances, théorie ou pratique ». Concernant la greffe de la cornée, il a fait savoir que « cette intervention s'est développée ces dernières années, puisqu'elle est pratiquée au niveau des 13 centres hospitalo-universitaires que compte le pays ». Sachant que ces cornées sont importées des Etats-Unis, le Pr Aïlem a plaidé pour la révision du dispositif législatif, juridique et réglementaire qui régit les prélèvements et les greffes de cornée en Algérie et ce, pour répondre aux besoins exprimés par la population qui sont de l'ordre de 2.000 à 2.500 unités par an.