Au moins trois personnes ont été tuées, une quatrième portée disparue et 16 autres blessées, lundi matin, dans un attentat suicide qui visait la chaîne de télévision satellitaire Al-Arabiya à Baghdad. Un journaliste de la chaîne a assuré que le kamikaze avait réussi à franchir deux barrages de sécurité. Pour sa part, le général Qassem Atta, porte-parole du commandement militaire de Baghdad, a accusé Al-Qaïda. “Nous avons trouvé un document d'Al-Qaïda dans lequel le groupe indiquait qu'il se préparait à attaquer Al-Arabiya”, a-t-il dit à la chaîne. Al-Arabiya est honnie des sites djihadistes, qui la surnomment “Ibriya” (la Juive) en inversant deux lettres en arabe. Ils détestent par-dessus tout un programme intitulé “L'usine de la mort” où sont interrogés d'anciens membres d'Al-Qaïda, en prison ou en liberté, qui relatent des opérations du groupe. La chaîne satellitaire a capitaux saoudiens avait déjà fermé, le 25 juin, son bureau à Bagdad, en raison de menaces d'attaque par des insurgés. Elle est une cible privilégiée des attaques terroristes. Ainsi, En 2008, son directeur Jawad Hattab a échappé de peu à la mort dans l'explosion d'une bombe magnétique accrochée à sa voiture. En 2006, sept personnes ont été tuées et 20 blessées dans un attentat à la voiture piégée visant son bureau, alors situé dans un autre quartier de la capitale. Certains de ses journalistes ont été assassinés dans des opérations ciblées, comme Atouar Bahjat en février 2006 près de Samarra (sud), ou blessés dans des tentatives d'enlèvement, comme Jawad Kazem en juin 2005. par ailleurs, Al-Arabiya entretient des relations complexes avec le gouvernement irakien, dominé par les chiites, qui tend à lui reprocher un parti pris pro-sunnite dans la délicate couverture du processus politique irakien. En 2006, le Premier ministre Nouri al-Maliki a accusé la chaîne d' «inciter au confessionnalisme et à la violence» et fermé son bureau à Baghdad pendant un mois.