On est dans le zénith de l'été, les dernières vagues de vacanciers prennent d'assaut les camps de toile et les résidences plus cossues. Il n'y plus place pour les autres, les retardataires se contentant de faire trempette dans la plage la plus proche. C'est sur la plage de R'mila qu'on retrouve le reste des estivants. Ils arrivent l'après-midi en famille dresser leurs tentes dans le plus pur style des chercheurs d'or. Sur de petites étendues sablonneuses, les plus singuliers se glissent sous un monticule de sable, histoire de prendre un bain thérapeutique pour se débarrasser des ennuis d'un hiver rigoureux. Il y en a même ceux qui prennent soin de se transformer en rebouteurs, en accueillant les vieilles personnes sous un parasol pour leur administrer une cure de sable chaud. Une fois à terre, la transpiration gagnant son front, le gourou des sables leur fait savourer quelques tranches de pastèque pour parer à une éventuelle déshydratation. Chacun trouve son compte dans cette immense marée humaine venue se reposer et oublier un tant soit peu un quotidien éreintant face à une mer indifférente aux soucis humains mais qui a cette capacité de les faire estomper par son immensité et le clapotis de ses vagues écumeuses. Tous égaux devant la mer, cette déesse à écrin blanc, accepte toutes les vicissitudes humaines en faisant goûter aux estivants les plaisirs de ses vagues. Peu importe l'endroit où l'on se trouve, la grand'bleu devient cet havre de paix pour tous les citoyens du monde. Le soir venu, la mer entre dans sa nuitée pour accueillir le monde étrange des baigneurs de clair de lune. Une «Secte» qui perpétue des rituels des la nuit des temps. La mer, dans sa profonde méditation, est hospitalière mais attend en retour qu'on la respecte.