La présidente de l'Union nationale des femmes algériennes (UNFA), Nouria Hafsi, estime qu'il aurait fallu ouvrir un débat à tous les niveaux sur la révision de la constitution. Mme Hafsi se dit convaincue que cette révision ne concernera que quelques articles, notamment la nature du régime politique. Elle rappelle avoir plaidé, lors des consultations sur les réformes politiques, pour un régime semi-présidentiel. « Je me suis toujours opposée au régime parlementaire ». « Pour instaurer un régime parlementaire en Algérie, il faudrait d'abord passer par des élections crédibles. Sa composante est censée avoir un niveau, du point de vue politique, à la hauteur de cette institution », a-t-elle jugé. Même réticence exprimée à l'égard du régime présidentiel « qui doit passer d'abord par une étape transitoire », a-t-elle relevé. Concernant les attentes de l'Union, Mme Hafsi rappelle que la révision partielle de la constitution en 2008, avait déjà répondu à l'une des grandes revendications de la femme algérienne dans l'article 31 bis qui stipule que « L'Etat œuvre à la promotion des droits politiques de la femme en augmentant ses chances d'accès à la représentation dans les assemblées élues ». « La consécration de cet article est édifiant. C'est un acquis mais beaucoup de textes de loi promulgués demeurent sans effet », regrette-t-elle, réclamant plus de précision et de rigueur dans l'application des textes existants. La protection sociale de la femme Un avis partagé par la présidente de l'Observatoire algérien de la femme (ONF), Djaâfri Djadi Chaia. Elle estime que la commission chargée de l'élaboration de l'avant-projet de loi sur la constitution devrait combler le vide juridique inhérent à la protection de la femme divorcée. La présidente de l'ONF reconnaît que les amendements de 2008 ont relativement promu la femme dans le domaine politique, hissant l'Algérie au rang des pays leaders en matière d'émancipation de la femme, mais elle regrette l'absence de textes de loi pour la protection de la femme des fléaux sociaux d'autant que les tribunaux enregistrent chaque année, selon elle, 50.000 divorces. « Les chiffres sont alarmants, en plus de l'absence de textes de loi protégeant cette catégorie vulnérable et l'épargnant de la débauche », précise Mme Djaâfri. D'où, selon elle, la nécessité de promulguer des textes de loi qui consacrent la protection de la femme divorcée et son droit au logement, tout en insistant sur l'application de certaines lois, notamment celles relatives au droit de la femme divorcée, ayant la garde des enfants, au logement. « Juridiquement, la loi existe, mais son application sur le terrain fait défaut », relève-t-elle, interpellant le législateur à tenir compte de « ce vécu à l'origine de nombreux cas de dépravation et de dérive morale ».