Le MNLA (Mouvement pour la libration de l'Azawad) se dit prêt à négocier avec Bamako, selon Moussa Ag Attaher, son porte-parole. « Sous l'égide des Nations unies et de la Cédéao », précise-t-il. Tiébilé Dramé, président du Parena (Parti pour la renaissance nationale), l'un des rares à s'intéresser de près à la question touarègue depuis sa création en 1995, engagera, au nom du président malien, un dialogue avec les représentants des « groupes politiques armés » qui activent au Nord. Mission assignée à l'ancien ministre : trouver avec eux un compromis qui permettra, y compris à Kidal, où le MNLA refuse jusqu'à présent le retour de l'administration et de l'armée maliennes, la tenue de l'élection présidentielle dont le premier tour est prévu le 28 juillet prochain. Mission périlleuse, d'autant que Traoré souhaite que son « conseiller spécial » devienne le passage obligé des médiations menées par la Cédéao, l'Union africaine, les Nations unies, etc. C'est dans cet esprit que Tiebilé Dramé s'apprête à se rendre, dans les prochains jours, dans les « capitales » impliquées dans le dossier malien pour leur expliquer comment il compte opérer en synergie avec leurs représentants. A Kidal, le MNLA ne ferme pas la porte à la proposition de dialogue formulée par le président Diocounda Traoré. « Nous sommes prêts à négocier avec Bamako mais sous l'égide des Nations unies et de la Cédéao », annonce Moussa Ag Attaher, qualifiant la déclaration du chef de l'Etat de « signe positif » et d'« opportunité à saisir » par les deux parties. Pour Mousa Ag Attaher, « le problème ne se pose pas au niveau de la tenue d'élections à Kidal mais de la définition d'un statut juridique pour l'Azawad et de la place des populations autochtones ». Le patriarche de l'Adrar des Iforas quitte le MNLA Intalla Ag Attaher, un influent chef tribal de l'Adrar des Iforas, a pris ses distances du MNLA. Il reproche à ce « mouvement » de réclamer l'autodétermination. « Je soussigné Intalla Ag Attaher, patriarche et chef des tribus et fractions de l'Adrar des Iforas, atteste avoir démissionné du MNLA, ce jour », précise, dans un communiqué rendu public vendredi soir, le chef tribal du Mali, un homme respecté de tous les Touareg de la région de Kidal, où rien ne peut se faire sans son consentement. Selon Mohamed Ag Intalla, un de ses fils et également député de Kidal à l'Assemblée nationale du Mali, son père s'apprête, du haut de ses 90 ans, à rejoindre le Haut conseil de l'Azawad, une instance créée le 2 mai dernier par des notables de Kidal pour « fédérer » les groupes armés du Nord et « appuyer tous les efforts en vue de trouver par le dialogue une solution politique négociée à la crise que traverse l'Azawad ». « Nous voulons la paix avec le Mali. Nous ne voulons pas d'indépendance. Nous voulons le développement », dit-il, rappelant que son père a adressé en juin dernier une lettre aux chefs traditionnels et oulémas, dans laquelle il leur demande de « déserter immédiatement le groupe Ançar Dine (...) parce que nous avons découvert que c'est un parti d'al-Qaïda ».