Le pr�sident Ahmed Ben Bella ne faisait pas de l�inviolabilit� des fronti�res nationales un sacerdoce. Du temps de sa pr�sidence, aux premi�res ann�es de l�ind�pendance, l�arm�e malienne b�n�ficiait du droit de poursuite sur le territoire alg�rien des rebelles touaregs. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Pour mater la premi�re r�bellion touareg, qui a �clat� trois ans apr�s l�ind�pendance du Mali, Bamako � d� compter sur le pr�cieux concours du pouvoir alg�rien incarn� alors par Ahmed Ben Bella. Ce dernier n�a pas h�sit� un instant � dilapider le capital sympathie avec les populations et militants touaregs, engrang� par les combattants de l�ALN r�fugi�s dans la r�gion de Kidal durant la guerre de Lib�ration nationale. Sp�cialiste de la question touareg, Dida Badi Ag Khammadine s�est fait fort bien de rappeler, dans une contribution � El Watan en date du 24 f�vrier 2013, le comportement de Ben Bella vis-�-vis de la r�bellion touareg. �La relation de l�Alg�rie avec le �probl�me touareg� remonte � la guerre de Lib�ration nationale lorsque certains militants de l�ALN s��taient r�fugi�s dans la r�gion de Kidal. Cependant, deux �v�nements qui se sont d�roul�s au d�but de l�ind�pendance du Mali ont constitu� les points saillants de cette relation. Il s�agit, d�une part, de l�octroi � l�arm�e malienne, par le pr�sident Ahmed Ben Bella, du droit de poursuite � l�int�rieur du territoire alg�rien et, d�autre part, de la remise � Bamako des chefs rebelles�, a soulign� l�anthropologue. Ben Bella avait non seulement autoris� l�arm�e malienne de franchir les fronti�res alg�riennes et de pourchasser sur le territoire alg�rien les rebelles touaregs qui s�y �taient r�fugi�s mais il avait aussi livr� � Bamako Zeid Ag Attaher, l�Amenokal de l�Adagh Ifoghas, ainsi que deux de ses compagnons. L�Amenokal Zeid Ag Attaher �tait � la t�te de la r�bellion de 1963 � 1964. Son projet politique �tait de maintenir au sein de l�Etat national le r�le dominant des kel Adagh. L�aide de Ben Bella � Bamako ne met pas un terme d�finitif � la r�bellion touareg. Une seconde r�bellion �clata en 1990, instruite notamment par les chefs touaregs en exil. L�Alg�rie est sollicit�e pour une m�diation. En janvier 1991, des accords sont sign�s � Tamanrasset entre le gouvernement du g�n�ral Moussa Traor� et le chef du Mouvement populaire d�Azawad (MPA) d�Iyad Ag Ghali, le chef actuel du mouvement islamiste Ansar Dine. Depuis, l�Alg�rie campera ce r�le de m�diateur dans la crise entre Touregs et gouvernement malien. Il y eut, par la suite, les accords d�Alger de mai 2006 et, enfin, la derni�re tentative inaboutie de r�gler la crise malienne actuelle par la voie du dialogue. Avant l�intervention fran�aise de janvier dernier, Alger avait d�ploy� d�immenses efforts pour �viter l�option d�une solution militaire. Des d�l�gations d�Ansar Dine et du MNLA �taient re�ues � Alger o�, d�ailleurs, elles ont sign� un accord mort-n�.