Les incidents militaires sur le plateau du Golan syrien, occupé depuis juin 1967 par Israël, se multiplient. Tsahal, l'armée de Benyamin Netanyahu, affirme que ses hommes, pris pour cibles par des tirs en provenance de Syrie, dans la nuit de lundi à mardi, ont riposté. « Une patrouille de Tsahal a été la cible de tirs (...) Aucun blessé n'est à déplorer. Le véhicule a été endommagé. Les soldats de Tsahal ont répondu en ouvrant le feu avec précision et atteint la source des tirs », dit-elle. « Pas un jour ne passe sans que nous ne soyons engagés dans un processus de prise de décision qui pourrait mener à une détérioration soudaine et incontrôlable de la situation sécuritaire », prévient le chef d'état-major israélien, le général Benny Gantz. L'armée syrienne affirme, quant à elle, avoir détruit un véhicule israélien qui a franchi la ligne de cessez-le-feu. « Nos forces armées ont détruit un véhicule israélien avec tout ce qu'il transportait, et qui venait des territoires occupés. Ce véhicule a violé la ligne de cessez-le-feu et s'est avancé vers le village de Bir-Ajam où se trouvent des groupes terroristes », précise le commandement général des troupes syriennes. Et d'ajouter que « cette agression flagrante montre une nouvelle fois l'implication de l'entité sioniste dans ce qui se passe en Syrie et la coordination directe avec les groupes terroristes armés ». Selon le Sunday Times, un journal anglais, si Israël attaquait la Syrie et « avec des conséquences paralysantes » comme il menace de le faire, celle-ci riposterait avec ses missiles Tishreen « extrêmement précis et efficaces » à en croire des experts militaires. C'est dans cette atmosphère électrique que les Amis de la Syrie se réuniront, aujourd'hui à Amman, pour préparer la conférence de paix internationale, prévue en juin prochain à « Genève 2 ». Pour la première fois, l'opposition, qui est sans chef depuis la démission d'Ahmed Moaz al-Khatib, n'a pas été conviée. « C'est pour permettre aux participants de parvenir à une position unifiée qu'ils pourront exposer demain à Istanbul, à la réunion de l'opposition », dit-on. Celle-ci doit s'y retrouver pour élire son président et décider si elle participe ou pas à « Genève 2 ». Elle pose comme condition sine qua non le départ de M. Assad et de son régime. Al Assad refuse toute condition préalable, encore moins celle de s'en aller avant la fin de son mandat, la tenue de cette conférence paraît compliquée. Même si le régime syrien a établi une liste de cinq ministres, dont le Premier ministre, Waël al-Halaqi et le vice-Premier ministre, Qadri Jamil, dans la perspective de ces négociations, les Russes et les Américains, partisans de cette conférence, sont aussi divisés. Washington réclame le départ du chef de l'Etat syrien. Moscou s'y oppose. Autre différend : la liste des participants. Notamment la présence ou non de l'Iran. La Ligue arabe a convoqué, pour demain, son comité ministériel pour débattre des derniers développements en Syrie.