Damas ira finalement à la seconde conférence internationale de paix sur la Syrie, prévue le mois de juin à Genève. C'est le porte-parole de la diplomatie russe, Alexandre Loukachevitch, qui l'a annoncé, hier, au lendemain de la visite, à Moscou, du vice-ministre syrien des Affaires Etrangères, Fayçal Al Mokdad. « Il s'agit de faire en sorte que les Syriens eux-mêmes puissent parvenir au règlement de ce conflit destructeur pour le pays et pour la région », a-t-il souligné, en jugeant prématuré de fixer une date précise pour tenir la rencontre. Critiquée par le diplomate russe (qui voit dans son entêtement à exiger le départ du président syrien Bachar Al Assad, un élément d'échec de la prochaine rencontre), la Coalition de l'opposition est réunie depuis jeudi à Istanbul pour trancher sa participation ou non à Genève 2. Revigorée par le groupe des Amis de la Syrie (qui ont estimé, mercredi à Amman, qu'Al Assad ne pourra jouer aucun rôle dans la future Syrie), elle devrait céder aux pressions de Washington, laquelle, tout en campant sur sa position sur le départ du président syrien, ne voit pas d'un mauvais œil la participation de ses émissaires à la réunion. Impliquée dans le dossier, la Ligue arabe entend peser de tout son poids dans les futures négociations. Les ministres des Affaires étrangères membres de la commission sur la Syrie ont approuvé, jeudi au Caire, des éléments d'une feuille de route informelle, sur une proposition qatarie, visant une contribution arabe au succès de Genève 2. Les Etats arabes expriment leur « approbation des approches politiques avancées par la Russie et les Etats-Unis » en renouvelant leur « soutien aux efforts de l'émissaire commun de l'ONU et de la Ligue arabe en Syrie, Lakhdar Brahimi ». Cette nouvelle initiative, qui sera présentée au Conseil de sécurité, souligne la gravité de la situation en Syrie qui « pourrait conduire à l'extrémisme et l'instabilité dans la région ». Par ailleurs, la commission ministérielle a décidé de tenir une réunion extraordinaire du conseil de la Ligue arabe au niveau des ministres des AE, le 5 juin prochain, pour passer en revue les points du précédent plan et dégager une vision arabe définitive qui sera présentée à la conférence « Genève 2 ».