Les progrès liés à la participation de la femme à la vie politique qui s'est concrétisée lors des dernières élections ne doivent pas cacher les insuffisances en matière de protection des droits de l'Homme. C'est ce que dit, en substance, le rapport 2013 d'Amnesty International et qui a fait l'objet d'une présentation, jeudi à Alger, par les représentants de la section locale. Il poursuit que la nouvelle loi sur les associations, qui confère aux autorités « des pouvoirs de suspension et de dissolution » sur ces dernières, « renforce les contrôles sur les ONG. » L'Algérie est parmi les pays (159) qui ont ouvert leurs portes à cette organisation internationale, certains lui refusent le visa. Amnesty revient aussi sur le principe de la liberté d'expression et constate qu'en 2012, des journalistes ont été poursuivis pour diffamation et condamnés à une peine de prison assortie d'amende. Elle observe, encore, que « l'Algérie n'a pas tenu compte des demandes de lever des restrictions liées à l'état d'urgence ». Des représentants de syndicats de chômeurs, des militants des droits de l'Homme, les représentants d'organisation sur les disparus ont assisté à cette présentation qui se tient annuellement. Ils ont regretté l'absence d'observateurs d'Amnesty International à certains procès impliquant des militants des droits de l'Homme. Sur la question des disparitions forcées, Amnesty rappelle qu'elle est pour le principe de « la vérité et de la justice ». Le président d'Amnesty International, section d'Alger, Ali Yemloul, a précisé que l'organisation milite pour le respect des droits de l'Homme mais qu'elle « n'envoie de délégué que lorsqu'elle est saisie ». Il rappelle que son organisation avait bien interpellé les autorités sur la question du refus opposé à certains militants algériens de participer, en mars dernier, au Forum social de Tunis. Pour M. Yemloul, Amnesty ne rend publics que « les cas dont elle a pu vérifier l'authenticité ». Prié de donner son point de vue sur la levée du moratoire sur la peine de mort en Algérie, au vu de la recrudescence des cas de rapt d'enfants (l'Algérie observe un moratoire depuis 1993 sur les exécutions des condamnés à mort), les représentants d'Amnesty pensent qu'on ne revient pas sur un principe « sous le coup de l'émotion » et que son abolition ne doit pas obéir à « une conjoncture particulière ». Le rapport de 2013 d'Amnesty International a, cette année, axé son combat sur les migrations, le droit d'asile, suite aux divers conflits qui font des ravages de par le monde, gagnant déjà la bataille de la signature d'une convention, dont l'Algérie a été parmi les signataires, sur l'interdiction de la vente des armes dont les principaux bénéficiaires sont les « membres permanents du Conseil de sécurité », a rappelé Mme Oussedik, SG d'Amnesty International.