Les dirigeants africains ont réaffirmé leur engagement aux idéaux du panafricanisme, l'aspiration du continent à une plus grande unité. Ils ont aussi réaffirmé exprimé leur détermination à « atteindre l'objectif d'une Afrique sans conflits, à faire de la paix une réalité pour toutes les populations africaines et à débarrasser le continent des guerres, des troubles civiles, des violations des droits de l'homme et des catastrophes humanitaires », « prendre en main leur propre destinée », « poursuivre la lutte contre toute forme de racisme et de discrimination » et « promouvoir une Afrique sans armes nucléaires ». Décision historique. Les dirigeants africains donnent une suite à un projet prévu dès la constitution de l'UA : créer une force de réaction rapide pour « contribuer à l'émergence de solutions africaines aux problèmes africains ». Cette force serait opérationnelle « immédiatement » grâce aux contributions offertes par l'Afrique du Sud, l'Ouganda et l'Ethiopie, affirme le président en exercice de l'Union africaine, le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn. Selon Ramtane Lamamra, commissaire de l'UA en charge de la paix et de la sécurité, la mise en place de cette force « se veut une mesure provisoire en attendant que (le projet de) force africaine en attente soit totalement opérationnel ». Plusieurs pays dont l'Algérie, seraient prêts à participer à cette force. « C'est un développement de portée historique dans la mesure où jusque-là, le principe que l'Afrique mette en œuvre des solutions africaines aux problèmes africains était accepté, reconnu et mis en évidence, mais il n'y avait pas d'instruments pour la mise en œuvre de ce principe au delà des instruments pacifiques », explique Lamamra. Il estime que l'Afrique a « trop longtemps et trop systématiquement compté sur les partenaires internationaux » pour régler les problèmes africains. « Aujourd'hui, la crise au Mali et en République Centrafricaine et l'agression terroriste contre le Niger ont montré qu'il y avait un besoin pour l'Afrique d'être en mesure de déployer rapidement une force pour aider les pays africains qui en font la demande ou dans les situations comme en Somalie où il n'y avait pas de gouvernement pour en faire la demande », a-t-il expliqué. « Il reste maintenant à mettre en œuvre cet engagement politique et cette détermination pour réaliser les idéaux du continent », a-t-il dit, appelant à le faire d'une manière « solidaire et engagée ». Le texte adopté hier stipule qu'une « force flexible et robuste (...) sera déployée très rapidement pour répondre efficacement aux situations d'urgence, dans le cadre de la structure de paix et de sécurité africaines ». Elle sera formée, selon le même texte, sur la base de contributions volontaires en effectifs, en matériel et en financements, par les pays membres en mesure d'y participer. Cette force s'appellera la Capacité africaine de réponse immédiate aux crises, et sera une mesure de transition en l'attente de la formation effective de la FAA. Probablement en 2015.