Coïncidant cette année avec la célébration du cinquantenaire de la création de l'Organisation de l'Unité africaine (OUA) créée le 25 mai 1963 et transformée en Union africaine (UA) en 2002, les travaux de la 20ème session du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA ont débuté, hier, à Addis Abeba avec la participation du Premier ministre, M. Abdelmalek Sellal, représentant du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. Les travaux du sommet sont marqués par la situation jugée préoccupante au Mali et dans la région du Sahel en raison de ses répercussions sur la paix et la sécurité dans le continent. Le sommet aura aussi à examiner les situations de conflit et post-conflit dans différents pays, notamment celles de la République démocratique du Congo et de la République centrafricaine, ainsi que la séparation des Républiques du Soudan et du Sud-Soudan où la partition a créé elle-même de nouveaux problèmes. Le thème retenu pour ce cinquantenaire de l'UA est "le panafricanisme et la renaissance africaine" pour honorer la philosophie qui anime l'organisation. Par ailleurs, les réunions des ambassadeurs et des ministres des Affaires étrangères ainsi que celle du Conseil de paix et sécurité, qui se sont tenues à l'UA en prélude à ce sommet de deux jours ont planché sur la situation au Mali, pays qui connaît une instabilité depuis le coup d'Etat du mois de mars 2012. Les conséquences de cette situation qui a amené l'intervention militaire étrangère au Mali a plongé le pays dans l'instabilité, entraînent le déplacement de personnes et un flux grandissant de réfugiés vers les pays voisins du Mali. Du fait de la dégradation de la situation au Mali, une conférence d'annonce des contributions qui concernera ce pays en premier lieu, est prévue demain en vue du renforcement, de la restructuration et de remise à niveau des forces maliennes de défense et de sécurité. La crise au Mali a éclipsé aussi les préparatifs entamés par l'UA pour la célébration du 50ème anniversaire de l'Organisation de l'unité africaine. Le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement devrait entériner les divers programmes et les festivités prévus dans ce cadre. Les festivités sont programmées dans la capitale éthiopienne qui abrite le siège de l'UA depuis sa création, le 25 mars 1963, l'objectif à l'époque étant d'accélérer la libération de l'Afrique du colonialisme. Le Sahara occidental demeure néanmoins le dernier pays colonisé en Afrique et poursuit sa lutte pour son indépendance. Les pays comme Madagascar et la Guinée-Bissau sont toujours suspendus à l'UA en raison des changements anticonstitutionnels qui se sont produits dans ces deux pays. M. Sellal souligne l'apport du MAEP dans l'enracinement de la bonne gouvernance Intervenant aux travaux du sommet de l'UA, M. Sellal a mis en exergue l'importance de l'apport du Mécanisme africain d'évaluation par les pairs à l'enracinement de la culture et de la bonne gouvernance en Afrique. "Je suis persuadé que les célébrations liées au 10ème anniversaire du Mécanisme, couplées à celles du cinquantenaire de l'UA, illustreront l'importance de l'apport du MAEP à l'enracinement de la culture démocratique et de bonne gouvernance en Afrique", a-t-il indiqué à l'occasion d'une table ronde organisée pour célébrer le 10ème anniversaire du MAEP. Il a souligné également que le MAEP, depuis sa création en tant qu'une des réalisations majeures du NEPAD, a contribué à impulser la dynamique d'amélioration de la gouvernance en Afrique de manière à assurer des réponses idoines aux aspirations des peuples, mettant en valeur cette démarche "pragmatique et inclusive" ayant donné lieu à une "saine émulation" entre les pays participants. M. Sellal a considéré que la tenue régulière des revues quinquennales du MAEP, prévues par les textes fondateurs, permettra d'"apporter, au fur et à mesure, les ajustements que nécessiteront l'évolution des pays ayant adhéré au Mécanisme et du processus d'intégration africaine". Il a estimé, en outre, que la prochaine étape du processus de renforcement du MAEP "est déjà engagée avec l'initiation des discussions sur une structure du secrétariat mieux adaptée à ses missions d'appui administratif et technique". M. Sellal a recommandé, à cet égard, d'opter pour un secrétariat réduit afin d'éviter les "écueils bureaucratiques et maintenir les coûts à un niveau raisonnable", estimant "judicieux" de travailler en réseau avec les institutions africaines existantes, lesquelles disposent déjà de capacités et d'une expérience certaine en matière d'analyse et d'expertise. Par ailleurs, et à l'occasion de cette table ronde, M. Sellal a fait part du message du président de la République qui l'a chargé de rendre hommage aux présidents Olusegun Obasanjo et Thabo M'Beki qui ont été, avec le président Bouteflika, les concepteurs de ce Mécanisme qui participe à la vision d'une Afrique décidée à prendre en main son destin. Le Premier ministre éthiopien Hailemariam nouveau président de l'UA Le Premier ministre éthiopien, M. Hailemariam Desalegn, est devenu, hier, le nouveau président en exercice de l'UA. "C'est avec un grand sens de l'honneur et d'humilité que j'accepte la présidence de notre Union", a déclaré M. Hailemariam qui succède au Béninois Thomas Boni Yayi. La présidence tournante de l'UA est renouvelée à chacun des sommets annuels ordinaires convoqués traditionnellement en janvier à Addis Abeba. Chaque région d'Afrique propose à tour de rôle un chef d'Etat candidat, qui est formellement élu, sans rival, au premier jour du sommet, rappelle-t-on. Sofiane S.