La wilaya d'Oran vient de vaincre définitivement le spectre de la soif, en passant, en matière d'alimentation en eau potable, à 99,7% en H24 après avoir connu des périodes de grande disette. La question de l'eau est réglée, depuis un moment, « grâce à une stratégie mise en œuvre par le secteur et de gros investissements consentis par l'Etat », selon les cadres du ministère des Ressources en eau. La wilaya d'Oran a connu, outre des projets de dessalement d'eau de mer, des forages et une grande mobilisation des eaux à partir de système MAO (Mostaganem-Arzew-Oran). Il n'y a pas si longtemps, les populations d'Oran n'avaient droit qu'à 1 jour sur 3 ou un 1 sur 5, d'eau dans leurs robinets, selon que l'on soit en milieu urbain ou suburbain et ce, pour une moyenne de cinq heures de distribution maximum. L'amélioration de la situation a été constaté déjà à partir de 2004 lorsque la wilaya a commencé à recevoir de l'eau à partir du barrage Gargar. « Le gros sera fait en 2012 avec presque la totalité de la population qui est servie sans interruption », explique un responsable de la société de gestion de l'eau d'Oran (SEOR) qui bénéficie, depuis 2008, de l'appui de la société espagnole Teixeira Duarte en matière de gestion déléguée. Les besoins de la wilaya d'Oran sont estimés à 375.000 m3/jour dont 25.000 sont destinés à l'industrie. Pour ce responsable, « le H/24 est aujourd'hui une réalité qu'il faut pérenniser ». La gestion de l'eau à Oran a bénéficié de gros investissements d'infrastructures et de mise à niveau mais aussi de « nouvelles technologies, d'un système d'information (Sig), et du télé-contrôle ». Le ministre des Ressources en eau a confié à la presse que l'expérience espagnole, à travers la SEOR, est « très intéressante » et l‘expertise qu'ils nous ont apportée est « bénéfique. » Les autorités devront penser, pour les années à venir, aux nouveaux besoins dus à la croissance démographique ainsi qu'aux nouvelles villes comme Oued Tlelat qui deviendra, d'ici 2035, un nouveau centre d'expansion urbaine avec une population de l'ordre de 200.000 habitants. En attendant, on estime qu'avec l'unité de dessalement de la Macta, qui sera réceptionnée en juillet prochain, Oran va dégager un excédent de 150.000 m3 par jour. L'unité, la plus grande d'Afrique et la troisième dans le monde, qui a été inspectée, dimanche, par M. Necib, sera d'un grand apport avec une production de 500.000 m3 par jour. « Elle a coûté au Trésor public 492 millions de dollars et couvrira tous les besoins d'Oran en eau. La possibilité de passer d'une ville « importatrice » d'eau des autres régions à un statut d'« exportateur », n'est pas à exclure. Cette situation aura une conséquence directe sur tout « le schéma hydrique qui sera chamboulé », note M. Necib. En effet, cette mutation va permettre à Oran « d'assurer la reconstitution de ses nappes hydriques » et réorienter les ressources superficielles vers d'autres usages, telle l'irrigation. En un mot, « Il n'y aura plus de demandes de forage dans la région », affirme le ministre. M. Necib a inspecté aussi, durant la première journée de sa visite à Oran, plusieurs infrastructures dans ce domaine, les travaux d'aménagement de la plaine Mleta à partir de la station d'épuration d'El Kerma, les stations d'épuration de Cap Falcon et d'autres projets d'assainissement.