La course pour le renouvellement des instances de l'Assemblée populaire nationale (APN) est belle et bien lancée. La bataille s'annonce rude et très serrée au sein des formations politiques ayant occupé le devant de la scène durant cette première année de la présente législature, en plaçant des députés tant au niveau du bureau de l'Assemblée qu'au sein des commissions. Les formations politiques ont encore quelques jours pour faire leur choix. Le FLN est le premier parti concerné par la question. Le nombre de députés ayant présenté leur candidature aux différents postes est très important. Le groupe parlementaire du FLN a arrêté la date du 28 juin pour clore la liste des candidatures. Le parti a opté pour l'urne afin de décider des députés qui occuperont les postes de vice-président de l'APN, des présidents et des vice-présidents des commissions et des rapporteurs. Les 211 élus du FLN choisiront leurs représentants dans ces instances le 10 juin prochain. « Nous avons reçu plus de 80 candidatures », affirme un député. Le FLN va procéder en organisant deux urnes. « L'une pour désigner les vice-présidents de l'APN et les présidents des commissions, et l'autre, pour le choix des vice-présidents des commissions et des rapporteurs ». Plusieurs noms sont avancés pour le poste de vice-président. Il s'agit, notamment, de Mohamed Djamaï, qui occupe actuellement le même poste, et Baha Eddine Tliba, vice-président du groupe parlementaire du FLN. Au RND, les députés ont opté pour un consensus sur les personnes qui devront représenter le parti au sein des instances de l'APN. De fortes rumeurs circulent à l'APN sur l'éventuelle intégration de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV) et du Front des forces socialistes (FFS) aux instances de la chambre basse. Ces deux formations politiques, en plus du Parti des travailleurs (PT), voulaient se distinguer au début du mandat en décidant, juste après les élections législatives du 10 mai 2012, de boycotter toutes les instances de l'assemblée. « Je ne peux pas me prononcer actuellement sur la question. Ce genre de décisions ne relèvent pas du groupe parlementaire uniquement mais concerne aussi le parti (MSP) et les deux autres formations (Ennahda et El Islah) », a précisé Naâmène Laouer, président du groupe parlementaire de l'AAV. La décision sera prise incessamment. « Une réunion des trois chefs de parti est prévue au courant de cette semaine pour trancher la question », a-t-il indiqué. Le niet du FFS Le FFS semble plus catégorique et maintient sa position initiale. « Nous n'allons pas sièger dans les instances du parlement », a affirmé Ahmed Betatache, président du groupe parlementaire du FFS et tout nouveau premier secrétaire du parti. Il justifie cette position par « l'absence de tout changement au niveau politique ». « Il n'y a rien eu de nouveau depuis l'année dernière. Nous avons boycotté les instances de la chambre basse en signe de contestation des résultats des élections législatives et je tiens à rappeler que notre participation ne vise pas à donner la légitimité aux institutions élues, elle est plus un pas vers l'instauration d'un débat politique, et le parlement est la tribune qui nous permet de faire cela », a-t-il expliqué. Au PT, la question n'a pas encore été discutée. La participation ou non des députés de la formation de Louisa Hanoune aux instances du parlement sera connue, cette semaine, à l'occasion de la tenue de la réunion du secrétariat du bureau politique, a indiqué Ramdane Tazibt, député du cette formation. « La tendance, dans notre parti, va vers le boycott de ces instances pour la deuxième année consécutive », a-t-il soutenu. « Il n'y a aucune raison pour changer d'avis », a-t-il ajouté. Selon lui, cette décision trouve son origine dans le fait que toutes les raisons ayant motivé le boycott l'année passée, sont encore d'actualité. « Cela est valable pour le élections législatives et la composante de l'APN. Nos inquiétudes se sont avérées justes, donc, nous restons sur la même position ».