Le président de l'Etat de Palestine, Mahmoud Abbas, a nommé, dimanche, Rami Hamdallah, 54 ans, président de l'Université de Naplouse, secrétaire général de la Commission électorale centrale (CEC) et président du directoire de la Bourse palestinienne, au poste de Premier ministre. « Le gouvernement sera formé dans les prochains jours. La plupart des ministres du gouvernement sortant resteront et je ferai venir un nouveau ministre des Finances », a déclaré, hier, le nouveau Premier ministre affirmant ne pas compter s'éterniser. « Ce gouvernement fait partie des efforts de réconciliation. J'espère, dit-il, que le 14 août, le président Abbas formera un nouveau gouvernement, en vertu de l'accord de réconciliation signé entre Hamas et Fatah » et de l'application du calendrier convenu le 14 mai au Caire et donnant au trois mois à Mahmoud Abbas pour former un gouvernement d'union nationale et convoquer des élections simultanées. Hamas ne l'entend pas de cette oreille. Dans une allusion à l'ex-Premier ministre Salam Fayyad, dont la démission a rapproché Hamas du Fatah, le porte-parole du mouvement islamiste, Fawzi Barhoum, a dénoncé « une reproduction des expériences précédentes ». M. Barhoum estime que a désignation d'un nouveau Premier ministre en Cisjordanie n'aidera pas à résoudre les problèmes et à réaliser la réconciliation. Pourquoi ? « Parce qu'elle n'a pas reçu l'autorisation du Conseil législatif palestinien (parlement) », répond-il. Selon lui, le président Abbas devrait mettre en œuvre l'accord de réconciliation. Le gouvernement israélien a accueilli prudemment la désignation de M. Hamdallah. Il dit espérer avoir affaire à un « pragmatique ». Les Etats-Unis ont salué cette nomination. « Ensemble, nous pouvons choisir la voie d'un accord négocié pour deux Etats qui permettra aux Palestiniens de combler leurs légitimes aspirations pour un Etat palestinien souverain et indépendant », indique le secrétaire d'Etat John Kerry qui est attendu, dans les « prochains jours », en Jordanie pour tenter de redynamiser le processus de paix entre Palestiniens et Israéliens. Lors de sa dernière visite en Jordanie, M. Kerry avait annoncé un plan de 4 milliards de dollars pour relancer l'économie palestinienne. Qu'annoncera-t-il cette fois-ci ?