En attendant, El-Marsa est en plein chantier. Dans peu de temps, elle réceptionnera une bibliothèque, une maison de jeunes et un complexe sportif. Son port de pêche est en pleine activité. La commune côtière d'El-Marsa s'étale sur 94 kilomètres. Il n'y a pas si longtemps, aucun étranger n'osait s'y aventurer et ses habitants ont fui ses hauteurs laissant terres et bétail pour venir se réfugier en ville. Le danger était permanent à cause des incursions terroristes semant mort et désarroi. Ce phénomène fait que la commune souffre, à l'instar des autres grandes villes du pays, de la crise de logement. Ainsi, l'exode rural a déséquilibré la ville conçue pour un nombre précis d'habitants et qui se retrouve, pour le moment, saturée. «El-Marsa est démunie et riche à la fois», précise Mohamed Soufi, président de l'APC. Pauvre parce que les eaux potable et d'irrigation sont presque inexistantes. L'agriculture est quasi nulle à part les exploitations agricoles collectives (EAC) qui n'arrivent pas à satisfaire les besoins des habitants. Le vignoble qui faisait la fierté des habitants et de la commune ne présente que des rangées sèches de ceps de vignes. Riche parce que sa commune recèle des potentialités jusque-là inexploitées. La verdure des montagnes conjuguée au bleu des plages qui s'étendent à l'infini sont encore vierges. «De mini-complexes touristiques à implanter çà et là seraient les bienvenus», propose Mohamed Soufi. «El-Marsa accueillera à bras ouverts les investisseurs qui optent pour ce créneau. D'ailleurs, le ministère du Tourisme a dégagé des zones d'extension touristique (ZET) à la faveur d'un programme spécial pour les communes côtières», indique le P/APC. En attendant, El-Marsa est en plein chantier. Dans peu de temps, elle réceptionnera une bibliothèque, une maison de jeunes et un complexe sportif. Son port de pêche est en pleine activité. 65 sardiniers et 25 chalutiers sont opérationnels sans compter les petits métiers liés à la pêche. Cette infrastructure qui comble un tant soit peu le déficit de cette commune alimente en poisson beaucoup de marchés environnants. Pour la pisciculture, il faut encore patienter. «Un projet a failli pourtant voir le jour», indique M. Soufi. C'est un Espagnol qui a émis le vœu de faire de l'élevage de poissons. Mais après avoir obtenu une assiette de terrain, il a voulu encore bénéficier d'un prêt bancaire. «Or, par définition, un investisseur étranger est censé ramener de l'argent qu'il doit fructifier», estime le P/APC d'El-Marsa. Néanmoins, El-Marsa continue, en attendant des investisseurs potentiels dans le tourisme ou autre domaine d'activité pourvoyeurs de postes d'emploi pour les jeunes chômeurs, de vivre sur les subventions d'équilibre évaluées à 500 millions de centimes par an.