La conférence abordera, selon Lamari Mehrez, « les réalités du terrorisme transnational, du narcotrafic et de la criminalité organisée, afin de proposer les voies et moyens de nature à assainir la région de ces fléaux criminels dévastateurs et de garantir à ses populations la paix, la stabilité et la sécurité ».Une conférence régionale de solidarité de la société civile des pays du Sahel avec le Mali se tiendra les 15 et 16 juin prochains à Alger. Elle regroupera sept pays (Algérie, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Burkina Faso et Tchad). M. Lamari Mehrez, porte-parole du Réseau algérien des amis du peuple malien et du Front citoyen africain pour la démocratie et contre le retour du colonialisme en Afrique et initiateur de cet évènement, « cette rencontre se propose de réunir les représentants des sociétés civiles des pays du Sahel autour de la crise multidimensionnelle que vit le Mali, et de témoigner une solidarité entière et agissante avec ce pays frère dans les épreuves difficile qu'il traverse ». « Nous ne pouvions pas rester les bras croisés face à ce qui se joue au Mali », avait affirmé, le 17 mai dernier à Bamako, le Dr Saïd Ayachi, membre de ce Réseau algérien. « Nous sommes inquiets. Nous avons une dette envers le Mali qui a ouvert son territoire pour nous pendant notre guerre de libération », dit-il souhaitant « remettre » la société civile africaine dans son « rôle ». Cette manifestation se penchera aussi, dit-il, sur « les nombreux volets spécifiques que la crise du Nord Mali a générés : sauvegarde de l'unité malienne et défense de l'intégrité territoriale du Mali, problème de la restauration complète des institutions constitutives de l'Etat malien, réconciliation nationale et cohésion sociale, assistance humanitaire aux réfugiés dans les pays limitrophes et aux personnes déplacées, reconstruction et co-développement dans les régions sinistrées ». La conférence abordera, selon Lamari Mehrez, « les réalités du terrorisme transnational, du narcotrafic et de la criminalité organisée, afin de proposer les voies et moyens de nature à assainir la région de ces fléaux criminels dévastateurs et de garantir à ses populations la paix, la stabilité et la sécurité ». Des sages, des notables, d'éminents intellectuels et des hommes de religion et de savoir seront présents à cette conférence pour « enrichir la réflexion par leur vision éclairée des choses qui préoccupent » les peuples de la région. A Oran, des experts de 28 pays au moins, dont ceux du Sahel, sont attendus les 24 et 25 juin au Forum mondial de lutte contre le terrorisme, présidé par l'Algérie et le Canada. Au menu : le mémorandum d'Alger sur la prohibition du paiement des rançons, les mutations de l'activité terroriste, la criminalité organisée. Entre les deux rendez-vous, le Conseil de sécurité examinera de près la situation au Mali, le 14 de ce mois. Il prendra connaissance de la « stratégie régionale intégrée pour le Sahel ». Selon le président du Conseil de sécurité pour le mois en cours, Mark Lyall Grant (Grande-Bretagne), cette stratégie, dont l'élaboration a accusé du retard, sera présentée par M. Romano Prodi, l'envoyé spécial du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahel. Ambition assignée à cette stratégie : apporter des solutions concrètes aux problèmes du Sahel en proie à une crise multidimensionnelle (gouvernance, sécurité, droits de l'homme, développement et humanitaires). Les « 15 » entendront aussi un exposé de M. Albert Koenders, chef de la mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali. « La crise au Sahel n'est pas finie et aucun pays n'est à l'abri », prévient Macky Sall, le président sénégalais.