Arrivé à sa 6e édition, le Festival de la musique arabe de Djemila (Sétif) a déjà atteint un niveau appréciable qui autorise ses concepteurs à passer à la vitesse supérieure et à entrevoir, avec confiance, les horizons que pourrait ouvrir cette manifestation culturelle à la promotion économique, sociale et touristique de la région, se sont accordés à dire les participants à ce rendez-vous annuel, dont la session 2010 a pris fin dans la nuit de samedi à dimanche dernier. C'est d'ailleurs ce que vise la tenue de ce rendez-vous depuis son baptême de feu en 2005, assure M. Lakhdar Bentorki, directeur de l'Office national de la communication et de l'information (ONCI), qui livre à l'APS son sentiment que Djemila "a quand-même évolué par rapport aux cinq précédentes éditions, malgré quelques contraintes objectives en voie d'être éliminées". Et de préciser : "On n'est pas encore arrivé au top, mais le progrès est là". Côté public, on se montre légitimement exigeant et c'est le "Peut mieux faire" qui domine. Cette année, pris en sandwich entre une période de vacances trop courte et le mois sacré du Ramadhan, le festival de Djemila n'a pas connu la ferveur et la liesse habituelles, mais il aura quand-même étincelé sous l'éclat de jeunes loups comme Cheb Tarik, l'étoile montante du raï soft tant apprécié par les nombreuses familles qui ont fait le déplacement. Cheb Bilel, chebba Djamila et Lotfi double Canon entre autres ont marqué de leurs empreintes fines et exotiques les soirées de ce festival, qui aura enthousiasmé toute une région, la faisant sortir d'une torpeur un peu lourde à porter. Le chant oriental et maghrébin avait lui aussi son mot à dire dans cette manifestation culturelle et de loisirs. Assi El Hellani (Liban), Saber Rebaâi (Tunisie) et Latifa Raâfat (Maroc) ont réussi, c'est le moins que l'on puise dire, leur passage sur la scène du mythique théâtre romain de Djemila. Maintenant que les lampions se sont éteints, les responsables concernés s'affairent d'ores et déjà, sans perdre de temps, à tirer les premières conclusions, sur la base de défaillances constatées sur le plan de l'organisation. Selon le premier responsable de l'ONCI, des idées font leur chemin comme investir dans les structures d'accueil, moderniser la localité de Djemila en la dotant de moyens logistiques et "oser voir grand" en ne se contentant pas des 55.000 touristes que la ville accueille chaque année. Une chose est sûre, pour tout l'or du monde la ville de Djemila ne se détournera d'un festival dont la tenue pourrait changer positivement le cours de la vie de toute une population, un festival qui sera grand, un jour, pourquoi pas un haut-lieu du "tarab" arabe, de Nouakchott à Aden.