La spécialiste du théâtre de marionnettes, Marja Nykanen, a décelé un grand intérêt chez les participants au Festival national culturel du théâtre de marionnettes d'Aïn Témouchent pour les ateliers de formation. « Cet intérêt des artistes, responsables de troupes et autres m'a très émue et m'a poussée à donner le meilleur de moi-même », a déclaré la formatrice finlandaise dimanche dernier à l'issue du troisième et dernier atelier. Le rythme de ces ateliers a été très soutenu, a-t-elle ajouté, avant de signaler qu'elle a découvert une grande ouverture chez les participants et des bases pour améliorer davantage le niveau de cet art en Algérie. « Il faut sortir la marionnette des codes conventionnels et aller de l'avant à l'instar de ce qui se passe ailleurs », a encore souligné Mme Nykanen. Consacré au thème « La femme et la marionnette », ce troisième atelier traite de la condition de la femme artiste qui se fraie un chemin dans cet univers. « C'est seulement depuis dix ans que l'on commence à voir la contribution de la femme au développement du monde de la marionnette », a-t-elle indiqué. Les personnes âgées sont très sensibles à la marionnette, d'où l'intérêt à les associer à cet art pour avoir ce regard différent. Les artistes ont beaucoup besoin de ce regard pour ne pas infantiliser cet art, a-t-elle encore relevé. Après la projection de vidéos et d'images sur la place de la femme dans l'art de la marionnette, les participants ont subi des épreuves pratiques sur la manipulation de marionnettes à partir d'un texte lu en plusieurs langues. Pour les participants, ces ateliers ont été très bénéfiques pour leurs expériences personnelles à travers un échange d'informations sur le développement du théâtre de marionnettes. Pour Allag Azeddine, scénographe et régisseur général indépendant, l'espace scénique de la marionnette n'est plus confiné au seul castelet. « Au contraire, la poupée occupe même la rue pour évoluer sur une plus grande échelle », a déclaré ce membre du jury de la 7e édition du festival d'Aïn Temouchent. Ce dernier a participé à la fabrication, avec la compagnie « Royal de Luxe » (France), d'une girafe de 25 tonnes qui a été manipulée par une quinzaine de marionnettistes, a-t-on rappelé. Pour Azzeddine Abbar, metteur en scène et directeur du théâtre régional de Saida, l'évolution de la marionnette de par le monde a « extrapolé l'idée que l'on avait de la marionnette au niveau du seul castelet ». « Elle évolue aujourd'hui de l'infiniment petit à l'infiniment grand », a ajouté ce président du jury du festival.