Dans cet entretien, le président du Conseil italien pour les réfugiés, Gino Basella, explique les objectifs du projet « Algérie : Renforcer la protection des migrants et les capacités de gestion des flux migratoires mixtes ». Vous êtes le chef de projet du renforcement de la gestion des flux migratoires en Algérie. De quoi s'agit-il ? Ce projet est le premier du genre, il est cofinancé par la Commission européenne, dans le cadre du programme thématique de coopération avec les pays en matière de migration et d'asile. Pour la première fois, le Conseil italien pour les réfugiés (CIR) a pris des mesures en faveur de migrants et réfugiés qui se trouvent en Algérie avec le projet « Algérie : Renforcer la protection des migrants et les capacités de gestion des flux migratoires mixtes ». Le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), bureau d'Alger est un partenaire du projet avec l'Union des juristes italiens pour la protection des droits de l'homme (UFTDU) et de l'International Center for Migration Policy Development (ICMPD). Le projet est en cours d'élaboration par le Bureau local du projet (BLP), en étroite collaboration avec la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'homme (CNCPPDH). Il sera achevé d'ici à la fin 2013. Pourquoi le choix s'est-il porté sur l'Algérie ? L'Algérie est un pays qui accueille de plus en plus de personnes en quête de meilleures conditions de travail, ou qui fuient les guerres, les persécutions, les désastres naturels en Afrique subsaharienne. Pour cette raison, il est nécessaire d'aider les institutions et la société civile dans la gestion de ce nouveau phénomène à travers des solutions durables. Il est indispensable d'améliorer les conditions d'accueil des migrants et rendre possible l'application de procédures de régularisation avec la possibilité de trouver un travail et d'obtenir un permis de séjour et de bénéficier de conditions d'accueil respectueuses des normes en matière de gestion des flux migratoires mixtes. Quels sont les objectifs de ce projet ? On vise aussi l'organisation d'activités de capacity-building adressées aux autorités qui s'occupent de la gestion des flux migratoires mixtes en Algérie, dont l'organisation de visites d'études en Italie afin de connaître et d'étudier le système d'accueil et la procédure pour la reconnaissance de la protection internationale et des sessions de formation en Algérie sur des thèmes particuliers liés à la migration et l'asile. Il y a aussi la réalisation d'activités d'assistance aux réfugiés et migrants en Algérie, comme l'orientation, l'assistance socio-juridique et l'assistance au retour volontaire. Le plus important c'est la sensibilisation de l'opinion publique algérienne, avec la participation des médias et de la société civile. Qui sont les immigrés clandestins concernés par la protection ? Je tiens à préciser qu'il s'agit d'immigrés irréguliers et non de clandestins. Ces personnes ne sont pas des criminels. Elles sont en situation irrégulière à la recherche de la protection des guerres et des conflits ou d'un travail pour améliorer leur situation socioprofessionnelle. Notre objectif est de passer d'une masse de migrants à une idée de flux migratoire mixte. En premier lieu, on doit distinguer les migrants qui ne sont pas visibles et trouver des solutions aux migrants vulnérables qui ne sont pas des demandeurs d'asile en Algérie. Il s'agit de mineurs non accompagnés, des malades, des handicapés, des victimes de la traite des femmes et celles violées pour les identifier, les recenser, les recaser pour une prise en charge médicale, psychologique et sociale.