Hier, en prenant la parole au forum d'El Chaâb sur les derniers développements au Mali, organisé par le Réseau algérien des amis du peuple malien, le coordinateur de la campagne électorale d'Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), candidat du Rassemblement pour le Mali à l'élection présidentielle de juillet 2013, est revenu longuement sur le rôle joué par l'Algérie pour trouver une issue politique à la crise qui traverse son pays. Par l'ONU aussi. « Elle ne prendra pas fin comme on le prétend avec le scrutin. Elle prendra beaucoup plus de temps car ses racines remontent à plus loin que le putsch du capitaine Sanogo », prévient-il. « On a opté pour une option militaire. Dans les jours à venir, on réalisera qu'aucune élection ne pourra être envisagée sans Kidal. C'est un problème fondamental », dit-il. « Pour l'heure, notre souveraineté est entre parenthèses », affirme Mahmoud Dicko, le président du Haut conseil islamique du Mali. « L'armée s'est ressoudée, requinquée. Elle démontrera sous peu qu'elle est là pour préserver l'intégrité du pays », reprend Cheïkh Oumar Diarah qui ne semble rien attendre des « palabres » de Ouagadougou où ceux qui « négocient » n'ont reçu aucune délégation du peuple malien. « Quelle validité pourrait avoir un accord signé par une autorité illégitime ? », s'interroge Cheïkh Oumar Diarah. Dans la foulée, le « conseiller » d'IBK fait un clin d'œil à Bamako. « Malgré ses faiblesses, le président Dioncounda Traoré n'a pas signé », dit-il. Que faire ? Selon lui, l'avenir dépendra des réponses qui seront données à deux questions. La première : « Le MNLA va-t-il désarmer ou persister dans sa stratégie actuelle, c'est-à-dire obtenir une autonomie pour le Nord ? La seconde : l'élection se tiendra-t-elle à la date prévue ? Si oui, tout dépendra des négociations avec les groupes armés qui ne sont pas classés comme terroristes, de la phase de réconciliation en nous inspirant de l'expérience algérienne. Et éventuellement d'un référendum sur le Nord avec une question simple à poser aux maliens : « êtes-vous pour l'indépendance du Nord » ? » Outre cette « conférence débat » sur le Mali, les présents au forum ont été conviés à prendre connaissance de la tenue, lundi prochain à l'hôtel Aurassi, d'une conférence internationale de solidarité de la société civile des pays du Sahel avec le Mali. Selon Mohamed Mahrez Lamari, porte-parole du Réseau et du front citoyen africain, cette conférence, qui se veut une expression de la culture de solidarité que manifeste l'Algérie à l'égard des pays africains depuis l'indépendance, verra la participation de 300 invités dont 123 représentants d'organisations de la société civile des pays du Sahel dont 70 Maliens. La Ligue des imams et uléma des pays du Sahel, qui sera présente à cette rencontre, « ne ménagera aucun effort pour diffuser la culture de la paix et du dialogue au Mali », annonce Youssef Mechria, son président.