Le long-métrage-fiction traite l'histoire de deux jeunes amis algérois qui rêvent de s'exiler en Europe pour fuir un enfermement quotidien et un horizon bouché. Leur rêve ? Partir ailleurs à la recherche d'un idéal, pour vivre mieux et se réaliser individuellement. Zine (Karim Hamzaoui) et Rayane (Zakaria Ramdane) croient à l'aventure. Ils tiennent à rejoindre l'autre rive de la Méditerranée et rien ne pourra les arrêter. Mais pour des contraintes financières, ils ne pourront pas partir ensemble, et c'est Zine qui, le premier, tente la traversée vers l'Espagne. Rayane, quant à lui, va réussir à convaincre son oncle de lui avancer la somme qui servira à payer son « passe-mer » (200.000 DA) en lui faisant croire qu'il voudrait investir dans un projet. Il se rend à Annaba pour ramener l'argent. Au cours du trajet, beaucoup de paramètres vont lui faire découvrir son propre pays. Pour Zine, la traversée tourne au fiasco. Il sera sauvé, in-extremis, par les gardes-côtes. Il est abattu et choqué par la tournure tragique qu'a connue son périple. Au retour, il essaye, de toutes ses forces, de convaincre son ami d'enfance, Rayane, d'abandonner son projet de « harga ». Côté scénario (co-écrit par le réalisateur et Amina Bedjaoui Haddad), la trame souffre d'une prévisibilité à de nombreux moments, ôtant ainsi au spectateur tout suspense ou effet de surprise. A l'exemple de la décision de Rayane d'utiliser la somme héritée de sa mère pour sauver sa belle-mère, atteinte d'une tumeur, alors que cet argent était prévu pour payer le passeur, un moment clé du film que le spectateur devinera aisément bien avant qu'il ne se produise. Interrogé sur son choix de montrer des héros d'une classe sociale relativement aisée, mais qui souhaitent tout de même quitter leur pays, Moussa Haddad s'est défendu de « vouloir décortiquer le phénomène de la « harga » mais traiter « du phénomène dans tous les sens », a-t-il expliqué. Pour ce qui est des comédiens, Moussa Haddad donne leur chance aux jeunes talents de jouer aux côtés d'artistes confirmés, à l'instar de Bahia Rachedi, Ahmed Benaïssa, Rania Sirouti et Hassene Benzerari. Le film a été projeté en avant-première nationale, vendredi dernier dans la soirée, à la salle Ibn Zeydoun (Alger). La sortie nationale est prévue le 17 juin à la salle El Mougar, avant d'être projeté dans les villes de Saïda, Annaba et Oran, a indiqué Amina Bedjaoui Haddad, également productrice du film. « Merci, Moussa pour ces moments de cinéma », diront plusieurs cinéphiles.