Plus de 6000 cas d'intoxications alimentaires sont recensés chaque année, selon Boulanouar Hadj Tahar, chargé de la communication à l'Union nationale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). «Un chiffre qui est loin de la réalité si on prend en considération les cas non déclarés», a-t-il précisé. Tirant la sonnette d'alarme, il a fait savoir que les risques d'intoxication sont beaucoup plus importants durant la période estivale en raison de la propagation des bactéries favorisée par les températures élevées. «La majorité des cas ont été enregistrés durant cette période», a-t-il souligné. L'absence d'hygiène alimentaire figure parmi les causes de ces intoxications considérées comme un problème de santé publique. Beaucoup d'intoxications sont signalées par des clients lors des grandes chaleurs et chez les petits commerces qui poussent comme des champignons, selon notre interlocuteur. «Irresponsables, ces commerçants ne se soucient que des gains faciles. Le commerce ambulant n'est pas en reste», ajoute le porte-parole de l'UGCAA. Parmi les endroits où il y a de gros risques d'intoxication, il a cité notamment les plages où les estivants prêtent moins d'attention à ce qu'ils mangent. Le manque d'hygiène est aussi favorisé par l'absence de contrôle, selon M. Hadj Tahar. Cette «lacune» encourage la propagation de commerces informels dans une anarchie qui ne fait qu'accentuer les risques d'aliments avariés. Plus de 70% des produits «périmés» passent par le marché informel, a fait savoir M. Hadj Tahar. Malgré ce constat peu réjouissant, très peu de consommateurs sont conscients des risques que représentent certains produits sur leur santé. Cet état de fait s'explique par l'absence de culture de consommation chez le citoyen. D'ailleurs, c'est ce que révèlent les chiffres avancés par notre interlocuteur. Selon lui, 50 000 tonnes de produits «périmés» sont consommées par an, soit une moyenne de 1,5 kg par personne. Ces cas d'intoxication alimentaire devraient constituer une alerte, indique-t-il, en direction des autorités locales qui doivent redoubler d'efforts pour un contrôle efficace au niveau des différentes étapes du produit de consommation. Prévention, contrôle et sensibilisation s'imposent dans ce cadre. Les conditions de conservation de certains produits et la chaîne de froid doivent également être respectées. La rupture de la chaîne de froid est souvent à l'origine de «la non-validité» des aliments et souvent l'alimentation en électricité est montrée du doigt par des commerçants et autres restaurateurs. Sonelgaz doit prévenir ses clients 48 heures avant qu'elle ne procède à des coupures de l'énergie électrique, suggère notre interlocuteur. Evoquant les listes des aliments «facilement périssables», M. Hadj Tahar indique que les produits laitiers et leurs dérivés figurent en tête de liste, suivis des viandes, des pâtisseries et des œufs. Ces produits peuvent constituer un réel danger s'ils sont mal conditionnés ou conservés.