Les opérations de relogement des bidonvilles d'Oued El Had dont près de 500 familles sont concernées à l'unité de voisinage 14 n'ont pas été sans conséquence puisqu'à peine installés dans leurs logements neufs, les habitants vivent un véritable calvaire depuis cinq jours. Et ce qui s'est passé durant la nuit de mercredi à jeudi dernier, c'est du déjà vu pour les habitants de la nouvelle ville, car à chaque nouvelle opération de relogement, le contact avec les « anciens » locataires est systématiquement électrique. On en arrive à des batailles rangées entre des jeunes des quartiers New York, Tindouf, Aouinet El Foul, ou Sotraco. Cette fois-ci, la guerre des gangs a opposé des jeunes des anciens bidonvilles Oued El Had et Fadj Errih. A l'UV 14, tout est parti mercredi dernier d'une banale dispute de gardiennage d'un parking entre deux jeunes issus des deux quartiers cités et qui s'est terminée par des émeutes et une mêlée générale entre les deux quartiers. Des voyous des deux camps n'ont pas hésité à utiliser des cocktails Molotov, des armes blanches et des barres de fer dans de violentes échauffourées, dans un climat de peur pour les habitants de l'UV 14. Ces derniers étaient incapables de réagir et n'ont pu que constater les dégâts occasionnés : voitures et appartements endommagés et citoyens victimes d'agressions. Les services de sécurité ont utilisé des bombes lacrymogènes pour disperser les jeunes. Durant la nuit de jeudi à vendredi derniers, 16 individus ont été arrêtés tandis que l'on dénombre plusieurs blessés, dont des policiers. Ces deux derniers jours, cette bataille des rues a repris de plus belle, malgré la présence des forces de l'ordre sur place. Du coup, les habitants manifestent leur ras-le-bol face à cette violence. Certains, que nous avons réussi à contacter, racontent : « Nous sommes terrorisés et fatigués. Cette histoire a assez duré, il ne s'agit pas simplement d'un problème entre deux quartiers mais entre deux bandes de voyous qui se disputent un parking. Les forces de sécurité tentent par tous les moyens de nous protéger mais pour combien de temps ? Nous avons sollicité les sages des deux quartiers et même des imams, mais ces jeunes qui sont sous l'emprise de drogues ne veulent rien savoir » regrette cet habitant père de famille. En attendant, l'UV 14 est toujours sous tension, les forces antiémeutes qui ont pourtant tenté une médiation pour concilier les jeunes procèdent quotidiennement à des interpellations. Rappelons qu'actuellement seuls deux commissariats sont fonctionnels à la nouvelle ville Ali Mendjeli et ses 200.000 habitants.